Nous N’avons Point Ici-Bas De Cité Permanente

Date: 50-0200 | La durée est de: 1 heure et 26 minutes | La traduction: Shp
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1          Mais c’est pour Sa gloire que je le dis. Que Dieu vous bénisse.

Maintenant, j’aimerais lire un passage des Ecritures dans Hébreux, chapitre 13, car aucun service n’est complet sans la lecture de la Parole de Dieu. Ma parole faillira, celle de n’importe qui d’autre faillira, seule la Parole de Dieu ne faillira jamais. Hébreux 13.10-14:

Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger.

Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp.

Jésus... C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.

Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre.

(Maintenant, voici mon sujet.) Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.

Je m’imagine que ma voix fait un peu écho là, je reviendrai à ... M’entendez-vous très bien là-haut, là au balcon, au second balcon, ça va?

Ce dont j’aimerais parler, c’est: Nous n’avons point ici-bas de cité permanente, pour un peu soutenir et... Priez avec moi. Il n’y a personne qui...

2          Je pense au moment où Abraham quitta la ville d’Ur... Era... Ur et le pays des chaldéens ; il était à la recherche d’une cité dont Dieu était l’Architecte et le Constructeur. Or, il y avait en Abraham quelque chose qui faisait qu’il pouvait considérer cette grande cité d’Ur, et il savait que cette chose même qui amenait les gens à s’établir ensemble montrait qu’il devait y avoir quelque part une cité dont celle-là était le type. Et par instinct, ou sous la conduite du Saint-Esprit, il chercha cette cité dont Dieu était l’Architecte et le Constructeur. Et il séjourna dans un pays étranger, confessant être pèlerin et étranger, à la recherche d’une cité, habitant sous tentes, Abraham, Isaac et Jacob. Ainsi donc, après, nous voyons cette cité-là.

3          Peu importe le nombre d’endroits où vous avez donc erré, peu importe jusqu’où vous êtes allé, il n’y a aucun endroit qui soit comparable à chez soi. Est-ce vrai? Combien ici aujourd’hui sont loin de chez eux? Faites-nous voir les mains, ceux qui sont bien loin de chez eux? Oh! la la! Je souhaiterais pouvoir chanter. Je chanterais: «Nous sommes pèlerins et étrangers à la recherche d’une Cité qui est à venir.» Qu’il soit donc très modeste, il n’y a pas d’endroit comparable à chez soi.

Effectuons un petit voyage de retour à la maison. Voudriez-vous faire cela? Je pense que tout le monde ici aimerait effectuer un voyage de retour à la maison, pas vous? Il aimerait juste rentrer à la maison. Il n’y a donc aucun endroit que vous fréquenterez qui soit jamais comparable à la belle vieille petite ville où vous habitez, ou à la vieille petite demeure là à la campagne.

Quant à moi, je–j’aimerais reprendre cette route juste cet après-midi avec chacun de vous, effectuer une petite promenade vespérale pour revoir des choses.

4          La première chose qui me vient à l’esprit en ce moment-ci, c’est une modeste petite maison bâtie à la campagne, à côté des champs de joncs de roseaux, et de quelques vieux pommiers qui étaient là, là où mon père, ma mère et leur petite famille habitaient, une modeste petite maison, bien sûr. Le...

Nous étions très, très pauvres. Papa connaissait des moments difficiles. Il était un–un homme très pauvre. Il travaillait pour soixante-quinze cents par jour dans le–dans le domaine du bois de campêche. Mon père avait une mauvaise habitude: boire. Je regrette d’avoir à le dire, mais c’est vrai. Et il–il... Mon père est mort dans mes bras. J’ai vu papa travailler si durement qu’à son retour (son–son dos avait brûlé au soleil au point que sa chemise lui collait dans le dos), maman devait prendre des ciseaux et décoller cette chemise de son dos. Peu m’importe ce qu’il a fait, il est mon papa. Je n’ai pas honte de mon père. J’aime mon papa. Aujourd’hui, il n’est plus, mais il est toujours papa.

5          Et, jeunes gens, ne l’oubliez pas. Si aujourd’hui vous avez assez de chance d’avoir un papa et une maman en vie, aimez-les, honorez-les. L’heure arrivera où vous penserez que ce sont les personnes les plus importantes au monde, si vous ne le pensez pas maintenant. Et, petits enfants, n’utilisez jamais–jamais ces mot s infâmes de vieil homme ou vieille femme. Ce n’est pas le vieil homme ni la vieille femme. C’est papa et maman.

Et l’un de ces jours, quand ils sortiront de la chambre, dans un cercueil, avec des fleurs, vous les entendrez descendre sous terre, et le pasteur dira: «Tu es poussière, tu retourneras...» Ça ne sera plus alors le vieil homme. Ça ne sera plus la vieille femme, ça sera maman. Vous vous tordrez les mains en pleurant. C’est vrai.

Maintenant qu’elle est en vie, offrez-lui des fleurs, maintenant et offrez des fleurs à papa. C’est vrai. Eh bien, la meilleure fleur que vous puissiez leur offrir, c’est leur obéir. Et c’est la première promesse de la Bible, le premier commandement avec promesse: «Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Eternel te donne.»

6 Mon papa travaillait dans une ferme. Je me rappelle que maman... Les meubles que nous avions dans la maison, c’étaient de vieux fauteuils avec un siège en bois d’hickory. Combien se souviennent de ces vieux fauteuils avec un siège en hickory, enveloppés...? Eh bien, je ne suis pas l’unique campagnard par ici, n’est-ce pas? Nous avions une vieille lampe à pétrole, avec un gros hibou sur le verre. Vous rappelez-vous ces vieux hiboux? Il y en avait sur celui que je devais nettoyer. En effet, ma main était très petite, je pouvais nettoyer le verre. Et nous avions une vieille cuisinière dans la cuisine.

Papa coupait du bois, nous le rentrions et nous le déposions derrière la cuisinière. Et nous les petits enfants, nous l’aidions à le scier.

Et nous avions une–une table. Et derrière la table se trouvait un banc. Papa avait pris un morceau de bois dans une grange, et–et avait fabriqué un–et avait fabriqué un–un banc que nous tous... Nous les petits garçons, nous allions nous asseoir dessus. Nous n’avions que trois fauteuils. Ainsi donc, nous montions sur...

7          Et je me souviens de la cabane, sa façade, il y avait un plancher. Elle avait une cham-... chambre devant et une mi-chambrette derrière. Et nous avions l’un de ces vieux petits... Nous appelions cela des monkey stoves, ou des laundry stoves [des cuisinières buanderie], placées sur une souche. Et maman faisait la cuisine à partir de là.

Et elle criait: «Le dîner est prêt.» Et, oh! la la! oh! nous étions environ cinq petits Branham. Et nous nous y précipitions, nous nous débarbouillions, nous nous lissions les cheveux et nous sautions derrière la table. Et un énorme vieux pot pour le dîner, préparé dans une vieille bouilloire à trois pieds... Combien s’en souviennent? Dites donc, j’aimerais avoir un dîner préparé dans l’une d’elles maintenant même. Et–et nous avions...

8          Elle prenait de la viande de vache et faisait le ragoût. Combien savent ce que c’est le ragoût? Je ne suis pas alors le seul Irlandais ici, n’est-ce pas? On mettait donc le ragoût là-dedans. Et nous avions...

Mon assiette était en fer blanc. A vrai dire, c’était le couvercle d’un grand sceau qui était retourné, je mettais donc une bonne mesure là chaque fois que le bol passait, je prenais le ragoût. Et nous faisions cuire du pain de maïs dans un–dans un poêle. Combien se souviennent du vieux pain de maïs cuit dans un poêle? On coupe cela au milieu, on met cela dessus.

Et je m’asseyais à côté de papa. En effet, chaque personne rompait son propre pain. Et alors, quand cela passait, je coupais le bout, car cela était recouvert de plus de croûte. C’était donc très bon. Ainsi donc, j’aime encore cela aujourd’hui, assurément. Oui, oui. J’aime certainement cela.

J’ai mangé dans beaucoup de bons restaurants et dans certains de meilleurs restaurants, je pense, dans le pays, où mes amis prédicateurs m’ont invité à dîner, ce dont je suis très, très reconnaissant. Mais, amis, je donnerais tout ce que j’aie jamais eu, ou tout ce que j’aurai jamais, si je pouvais m’asseoir derrière cette vieille table une fois de plus et regarder papa assis là, et manger du ragoût avec lui. Je ne ferai plus jamais cela. C’est vrai. Cela est fini pour toujours. Réjouissez-vous de votre enfance, jeunes gens. Aimez Dieu.

9          Je vois tous mes frères assis là, des petits êtres en bonne santé. Certains d’entre eux sont dans l’éternité. Je ne ferai plus jamais cela, car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.

Je voyais papa à son retour. C’était un petit homme d’à peu près ma taille, mais d’une forte corpulence. Et il retroussait ses manches comme cela.

Et nous avions là dehors, au vieux pommier, on avait un bassin pour se laver placé là avec un vieux morceau de miroir enfoncé dans l’arbre, et une serviette en sac de farine. Et nous sortions là dehors nous laver sur ce vieux banc, et–et–et puis, nous nous essuyions là à l’extérieur. Il y avait un petit banc à côté de l’arbre.

Je voyais papa se peigner ses cheveux noirs bouclés, et les muscles roulaient sous ses bras. Je me disais: «Oh! la la! Papa vivra jusqu’à mille ans.» C’est ce que je pensais. J’avais de l’appréciation pour mon papa. Et je me disais: «Qu’il est fort!» Je disais: «Oh! la la! Il va–il va vivre, vivre, vivre, vivre, car il est très fort.» Il est mort à cinquante-deux ans. Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente.

10        Alors, je me disais: «Oh! Cette maison-là, elle est grande!» Il y avait en dessous des rondins. Et il y avait un plancher en bois, dehors. Je pensais: «Oh! Quelle... Cette maison subsistera des centaines d’années.» Aujourd’hui, il y a là un complexe d’habitations: Nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir. C’est vrai.

Je suis passé par là avant de venir ici. J’ai eu simplement le coeur gros en moi. Ô Dieu, comment cet endroit a-t-il subi un si grand changement en vingt ans? Mais nous n’avons point ici-bas de cité permanente. Nous cherchons celle qui est à venir. Et j’ai pensé à papa. Et aussi, nous... Je me rappelle, chaque samedi soir, nous descendions en ville régler la facture de l’épicerie. Et chaque fois que nous réglions la facture de l’épicerie, monsieur Grower, l’épicier, nous donnait–nous donnait un petit sachet de bonbons. Je pense que notre facture d’épicerie s’élevait à trois dollars la semaine. Et, oh! la la! papa ne gagnait qu’environ quatre dollars et demi.

11        Alors, maman faisait des provisions à... Ma femme est ici, je crains de dire quel genre d’articles c’était, car je commets chaque fois une erreur là-dessus. De toute façon, c’était une espèce de petit truc, vous savez, qu’on utilise pour faire des chemises.

Et je me rappelle, une fois à mon église, je disais à... C’était l’un des pires où je me suis jamais fait avoir à mon église. J’allais passer une soirée pour m’humilier, le mercredi soir, et je disais... Et ma chorale était installée derrière moi. Je disais... Et cela... ce que... g-a-n-g-h... jan... gingham [vichy]... C’est ce que c’est, le nom... gingham [vichy]. Alors, j’ai dit... Je cherchais à m’en souvenir.

«Et il y a là sur la route une petite ville appelée Gingham, le Collège Gingham. Et je vais essayer de m’en souvenir.» Et je disais: «Je suis sûr de commettre une erreur en disant cela.»

Alors, j’avais une petite fille du nom d’Irène Wisehart qui chantait dans la chorale. J’ai dit: «Eh bien, soeur Wisehart, à mon retour, si j’oublie cela, dites-moi ce que c’est.» Ainsi donc, je ne comprenais rien sur les tissus comme cela.

12        Et j’ai dit: «Eh bien, mercredi soir, c’est–c’est une soirée pour s’humilier ici au tabernacle.» J’ai dit: «Eh bien, vous tous les frères, enfilez vos habits de travail, vos salopettes. Je vais prêcher en salopette.» J’ai dit: «Sortez tous, venez en salopettes. Et vous toutes les femmes, portez vos...», ai-je dit, en reculant. J’ai reculé et elle a dit: «Gingham, gingham.»

J’ai dit: «Vos robes lévrier.» Et, oh! la la... Et, oh! la la!... C’était pratiquement le pire où je me sois jamais fait avoir. Et tout le monde s’est mis à rire de moi, et je me suis dit: «Eh bien, je–je pense que j’ai effectivement dit cela.» Alors, j’ai dit: «Peu importe de quel tissu il s’agit, comme ce qui est sur ce petit ca... petite maison là-bas.»

Alors, un soir, j’étais...je suis rentré précipitamment à la maison. Je faisais la patrouille. J’avais l’habitude d’avoir sur moi de très larges mouchoirs rouges. Quand on faisait la chasse, vous savez, on devait avoir un mouchoir rouge. Et j’en portais un dans ma poche.

Et–et un soir, je suis rentré précipitamment et... Nous habitions une petite cabane à deux pièces. Et je–je traversais très vite la rue, allant vers l’église. J’étais en retard, je traversais la rue en courant, très vite, vous savez, et je m’habillais dans la pièce et je changeais les habits. Et j’étais là juste en train de prêcher, vous savez, et j’ai commencé à transpirer. J’ai introduit la main et j’ai pris ce mouchoir, vous savez, et je me suis mis à le secouer comme ceci. Et j’ai regardé, et c’était ce vieux et gros mouchoir rouge. J’ai vu ma petite femme me regarder, et j’ai dit: «Oh! Bien.» J’ai dit: «J’ai peur de ces petits. J’ai peur de les avaler.» Alors, j’ai dit... Il y a environ deux de pires que j’aie jamais connus... J’en ai eu dans–dans–dans mon église.

13        Mais je me rappelle, papa nous amenait le samedi soir pour régler la facture de l’épicerie et recevoir ces–ces petits sachets de bonbons. Et nous avions ce genre de wagonnet jersey. Vous tous, vous les appelez par ici des calèches, je pense, ou je ne sais comment vous appelez cela. On y mettait de la paille derrière. Et s’il faisait froid, nous nous couvrions de couvertures, et–et nous descendions. Il neigeait un peu. Et on réglait la facture de l’épicerie.

Et tous ces petits Irlandais se tenaient là dans l’attente, vous savez, que ces bonbons viennent. Alors, nous sortions, et–et ces bonbons devaient être coupés en parts égales pour chacun d’eux. Et s’il y avait un morceau qui dépassait, cela était découpé en plusieurs morceaux. Pour être sûrs, tous les petits yeux bleus regardaient droit à ça, pour être sûrs qu’ils n’allaient jamais être floués. Alors, nous nous tenions là et mangions cela.

Je faisais un petit truc avec ça. J’avais... Eh bien, nous ne mangions pas cela, on ne pouvait pas le mâcher, car cela était précieux, cet ancien bonbon avec un bâton. J’avais... Nous le sucions un petit moment, puis, nous le conservions, vous savez, attendant un peu, nous reposant, et nous le sucions encore.

14        Eh bien, je me rappelle que j’avais l’habitude de faire un truc avec ça. Je suçais mon morceau pendant un moment, puis je l’enveloppais dans un morceau de papier et je le mettais en poche. Et j’en avais le lundi. Et je le suçais encore et je disais à tous les jeunes gens: «N’aimeriez-vous pas en avoir?» Je plaçais simplement ce morceau là, le bonbon couvert de saleté, et tout cela enroulé...?... Et–et c’était bon.

Et je pense que je pouvais aller demain acheter tout un paquet de–de chocolats, les Hershey, si je le voulais. Mais cela n’aurait jamais un goût comme celui-là. C’était le vrai bonbon. Et je me rappelle ces jours anciens et combien c’était glorieux. Et, oh! en allant à l’école... Quand la période de l’école arrivait, nous allions à l’école. Nous n’avions pratiquement pas d’habits à porter pour... juste assez, afin que nous puissions régulièrement y aller.

15        Je me rappelle avoir fréquenté l’école tout l’hiver avec un soulier de maman et un autre de papa. C’est vrai. J’avais... Nous appelions cela boot-n-gagger. Alors, j’avais un soulier de maman à ce pied-ci, et un de papa. Et c’est horrible à dire, mais c’est la vérité. C’est la vérité.

Je me rappelle que je n’avais pas de chemise à porter cet hiver-là. Et madame Wathan, une dame riche qui habitait en haut de la route par rapport à chez nous, m’avait donné un petit manteau qui portait un emblème d’aiglon. Et je tirais ce manteau-là comme ceci, et j’allais à l’école. Je me rappelle que pendant que j’étais assis là, j’ai eu un peu chaud, vous savez. Et la monitrice a dit: «William.»

J’ai dit: «Oui, madame.»

Elle a dit: «N’as-tu pas chaud? Tu ferais mieux d’enlever ce manteau-là.»

Je ne pouvais pas enlever ce manteau-là. Je ne portais pas de chemise. J’ai alors dit: «Eh bien, je–je... Non, non, madame.» J’ai dit: «J’ai juste un peu froid.»

On avait un énorme poêle placé là. Elle a dit: «Tu n’as pas à avoir froid. Va t’asseoir près de ce poêle.» Oh! la la! Je me suis assis là et la sueur me coulait sur le visage. Elle a dit: «N’as-tu pas chaud maintenant?»

J’ai dit: «Non, madame.» J’avais très chaud, mais je ne pouvais pas enlever ce manteau-là. Je ne portais pas de chemise.

16        Ainsi donc, je me rappelle ce printemps-là, quand j’ai eu ma première chemise. J’avais une cousine, une jeune fille, Lucille Hare, l’enfant de ma tante paternelle. Elle était venue nous rendre visite. Et quand elle est partie, elle avait laissé l’une de ses robes.

Et–et–et je–j’ai coupé la partie de la jupe, et–et j’ai porté la partie supérieure comme chemise. Je suis allé à l’école. Et cela avait ici ce petit... C’est quoi cette histoire qui va de haut en bas, vous savez, comme cela, on le place aux bords des vêtements? Rickelty-rackelty? Oh! Quelque soit le... J’ai oublié cela. Rick quoi? Rick-rack [ganses en zigzag]. Et–et alors, nous–nous... Partout là-dessus, partout, des ganses partout au-dessus. Cela est donc... [Espace vide sur la bande–N.D.E.]

17        Nous descendions la colline, rivity, rivity, rivity, rivity. Bon, nous ne glissions pas comme les autres jeunes gens, mais nous glissions quand même. Nous–nous allions là de toute façon dans cette vieille bassine à vaisselle. Eh bien, c’était en ordre, mais... Certains jeunes gens avaient des traîneaux. Voyez-vous? Alors, peu après, son fond cédait. Alors, nous n’avions donc plus de traîneau. Et nous descendions la rivière, je me trouvais un gros vieux rondin, je mettais un câble dessus, je le tirais jusqu’au sommet de la colline. Et nous montions sur ce rondin et nous chevauchions, chevauchions jusqu’au bas de la colline.

Je n’oublierai jamais un événement–événement qui s’était produit. Il y avait un jeune homme du nom de Lloyd Ford. Frère Graham, où que vous soyez, mon pasteur associé est ici quelque part. Lloyd Ford s’était attrapé un travail. C’était pendant la guerre mondiale. Il s’était donc attrapé un travail, la vente de Pathfinders [Eclaireurs], ou quelque chose comme cela, des magazines. Alors, il portait l’un de ces uniformes de jeunes scouts. Et tout était alors la guerre, vous savez, et l’armée. Et, oh! combien je voulais m’habiller comme un soldat!

18        Je voyais ces soldats revenir du quartier général, remonter la route là, juste au garde à vous, en marchant. Et à l’école, on avait là un vieux mât sassafras, où on hissait le drapeau, et ces soldats, en passant par là, exécutaient un salut au drapeau. Je me disais: «Combien...» Oh! la la! Mon coeur battait simplement. «Quand je deviendrai assez grand, j’irai m’enrôler dans l’armée. J’aurai beaucoup d’habits à porter. Et je vais... Et si seulement je peux m’enrôler dans l’armée!» Mais quand j’étais devenu assez grand, j’étais trop maigre au... pour entrer dans l’armée. Et on ne voulait même pas me recevoir. Mais Quelqu’Un m’a accepté. C’est vrai. Je suis dans une Armée aujourd’hui. Vous pouvez ne pas être à mesure de voir mon uniforme, mais je sais que je le porte de toute façon. Il est à l’intérieur. Je suis dans l’Armée de l’Eternel.

19 Ainsi donc, pendant la guerre, j’ai cherché à être un volontaire et tout, mais ils n’ont pas voulu, ils ne m’ont pas reçu. Ils ne m’ont même jamais appelé. On m’a mis dans la catégorie de prédicateurs, et ils ne m’ont même jamais appelé. Je pense que mon instruction était trop médiocre pour être classé comme un aumônier militaire. Et–et puis, comme je suis prédicateur, ils ne voulaient pas... Je... Ils ne m’ont pas affecté. Ainsi donc, j’étais là. J’avais été écarté.

Mais d’une façon ou d’une autre, même si j’étais maigre, sans instruction et tout, Dieu a un jour lancé un avis de recrutement, et j’ai répondu à cela, et je–je suis dans Son Armée maintenant. Et je fais de mon mieux pour mener la plus grande bataille jamais livrée, la guerre contre le péché et le mal, et pour la justice.

20        Alors, je me rappelle avoir demandé à Lloyd, disant: «Lloyd, voudras-tu me donner ce costume quand tu l’auras usé?»

Il a dit: «Oui, je te le donnerai.» Et c’était le costume qui a duré le plus longtemps que j’aie jamais vu. Il avait porté ce costume-là, on dirait... Quand je l’ai vu une fois venir sans cela, alors j’ai dit: «Lloyd, qu’en est-il de ce costume?»

Il a dit: «Je vais voir si je peux le retrouver, Billy.» Il a cherché partout, il a dit: «Non, mon cher. Tu sais, ma mère a rafistolé les habits de papa avec cela, les chiens s’en sont servi comme grabat et l’ont emporté.» Il a dit: «Tout ce qui en reste, c’est une jambière.»

J’ai dit: «Apporte-moi cela.»

Et alors, c’était juste une vieille jambière à peu près... comme cela, attachée de côté. J’ai donc pris cette jambière-là, vous savez, et je l’ai portée à la maison. Je l’ai enfilée. Oh! la la! J’avais l’air... Quel bel aspect cela avait, vous savez, une seule jambière! Je me suis dit: «Ça alors, c’est confortable.» Je voulais porter cela à l’école, mais je ne savais simplement pas à quelle occasion j’allais porter cette jambière à l’école. J’ai donc mis cela à l’intérieur de mon manteau.

21        Alors un jour, je chevauchais sur ce rondin-là, je descendais la colline et, oh! je me suis levé et j’ai dit: «Oh! la la! Je me suis fait mal à la jambe. Ouf! Euf.» J’ai dit: «Mes chaussettes, vous savez, avaient d’énormes trous.» Et j’ai dit: «Je–je me suis fait très mal à la jambe.»

Je me suis dit: «Je me rappelle simplement, je–je–j’ai l’une de mes jambières de scout ici dans mon manteau.» J’ai porté cette jambière-là. Oh! la la! Je suis entré à l’école, vous savez, en sautillant on dirait, mais cela a amené tout le monde à regarder cette seule jambière.

Et alors, je–j’ai dû aller résoudre des problèmes au tableau noir. Et alors, pour qu’ils ne voient pas que je ne portais qu’une seule jambière, je m’étais tenu de côté, et j’avais placé cette seule jambière de ce côté-là, et je me suis tenu comme ceci, j’ai résolu des problèmes comme ça. J’ai regardé pour voir si quelqu’un me regardait, cette seule jambière que je portais. Tout le monde s’est mis à rire de moi. Oh! la la! Je me suis mis à pleurer, alors elle m’a fait descendre. Mais, oh! la la! Quelque chose là...

Je porte aujourd’hui une paire de jambières dont je n’ai pas honte. C’est vrai: l’Evangile de Jésus-Christ.

Et puis, beaucoup de grandes choses se sont produites dans l’enfance, là dans le passé, et je n’aurai pas le temps de les aborder.

22        Une chose, il n’y a pas longtemps, je tenais un réveil au Texas. Je suis revenu à la maison et... Ma femme, l’enfant et moi, nous remontions la route. Et j’étais très fatigué, je–j’avais l’impression de m’écrouler. Je n’arrivais simplement pas à supporter cela.

Et en route vers la maison, c’est moi qui conduisais, et–et il m’arrivait de dormir. Je conduisais sur environ quelques kilomètres, ensuite je m’arrêtais. J’essayais de dormir, et je me réveillais. Et je–je conduisais un peu, et j’avais sommeil, je m’écartais pratiquement de la route. Et je–je m’arrêtais. Je pensais: «C’est terriblement dangereux, mais je dois retourner à la maison.» Et je m’étalais sur... Je m’étalais dans la voiture et essayais de dormir.

Peu après, je me réveillais, et savez-vous ce qui était arrivé? Je conduisais, roulant hors de la route, j’étais là loin dans les pâtures de vaches, ma main dehors, disant: «Soeur, croyez cela. C’est tout ce qu’il vous faut faire. Si jamais vous êtes guérie, c’est que vous croyez donc cela.» Là loin dans la pâture où je roulais, loin de la route, là dans les champs, et–et endormi. Ma femme et moi (Il y avait une grande foule de gens qui attendaient là), nous sommes alors entrés dans la voiture et nous avons remonté la route.

23        Je suis passé près de l’emplacement du bâtiment de l’école ; cela aussi a disparu, car nous n’avons point de cité permanente. Et juste de l’autre côté de là, il y avait le chauffeur de monsieur Wathan. Et...?... Il habite là. Il y a une pompe à laquelle je voulais boire. Et je me suis dit, juste comme David une fois, il voulait boire à ce puits-là. Je suis descendu là pour le... Je me suis mis à pomper l’eau, ma femme et l’enfant et les autres cueillaient des violettes.

Je me suis appuyé sur la vieille clôture, je regardais la vieille colline là où se trouvait l’école, et les vieux arbres, les érables à sève sucrées que nous incisions pour en sucer la sève au printemps, vous savez, quand cela montait.

Et je me suis dit: «Oh!...» Je pouvais bien me représenter voir tous ces petits garçons-là debout en ligne avec leurs mains les uns sur les épaules des autres, en train de marteler comme ceci, et le drapeau hissé, alors que nous entrions, la monitrice tenait un très long saule, nous gardant bien en ligne. J’ai levé les yeux vers la colline, j’ai vu la vieille demeure, son emplacement, et là est le complexe d’habitations. En contrebas, l’ancienne école n’existe plus.

Et, oh! la la! Je–je commençais à avoir le coeur gros. Je me suis dit: «Nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.»

24 Je me souviens des jeunes gens avec qui j’avais l’habitude... J’ai dit: «Je vais me rappeler: Ralph Fields, où est-il? Il est mort. Où est Howard Higgins? Il est mort. Où est mon frère? Il est mort. Nous n’avons point ici-bas de... perman-... Où est papa? Il est mort. Où est Charles? Il est mort. Où est Edward? Mort.» Je me suis dit: «Ô Dieu, bientôt quelqu’un regardera ce terrain et demandera: ‘Où est Bill?’ ‘Mort.’» Nous n’avons point ici-bas de cité permanente. Je commence à y penser. Mon coeur se met à battre à grands coups.

Je me souviens d’un sale petit tour que j’avais joué à mon frère là. Ne faites rien de mal que vous aurez à regretter donc.

Je me rappelle un jour que maman nous avait donné des pop-corn à amener à–à l’école avec nous. Nous ne pouvions pas manger avec les autres enfants.

Nous courions toujours là sur la colline et nous mangions, car nous... Les autres enfants pouvaient se permettre des sandwiches.

Et nous utilisions un petit bocal. Et il y avait là-dedans des légumes et un morceau de pain de maïs placés de côté, deux cuillères, et peut-être un petit bocal plein de nourriture, vous savez. Et–et nous nous asseyions et nous mangions tous deux dans ce bocal avec cette cuillère, et nous mangions notre pain et nous nous le passions l’un à l’autre, à tour de rôle. Nous avions honte devant les enfants. Alors, nous courions sur la colline et mangions derrière les arbres là-bas.

25        Je me rappelle que maman nous avait donné des pop-corn vers Noël. Nous en avions un sachet, et nous avions amené cela à l’école, nous avions laissé ça dans le vestiaire. Et voici le petit sale tour que j’avais joué. J’ai levé la main. La monitrice a dit: «Que veux-tu, William?»

J’ai dit: «Pouvez-vous m’excuser?»

Elle a dit: «Oui, madame... Oui, oui.»

Je suis sorti de la salle, j’ai traversé le vestiaire, j’ai plongé la main dans ce sachet-là et j’ai pris une très bonne poignée de ces pop-corn. Je suis sorti, je me suis tenu derrière l’école et j’ai mangé ces pop-corn pour me rassurer d’avoir ma part. J’ai mangé ces pop-corn. Je n’oublierai jamais. Quand le moment du dîner arriva, nous sommes sortis, nous avons pris notre sceau et nous avons pris notre pop-corn. Mon frère a regardé dans ce sachet-là, et à peu près la moitié avait disparu. Il a dit: «Dis donc, a-t-il dit, quelque chose est arrivé là, n’est-ce pas?»

J’ai dit: «Assurément.» Oui, oui. Je savais ce qui était arrivé. J’avais mangé son pop-corn. Alors... Mais il en a partagé le reste.

26        Et pendant que je me tenais là, appuyé sur ce mur de clôture-là, je me suis souvenu de toutes ces choses. Il est parmi ceux qui sont partis. Il était mort à l’hôpital en me réclamant alors que je me retrouvais en Arizona, il y a de cela plusieurs, plusieurs années.

Amis, si j’avais cent millions de dollars placés devant moi, je donnerais tout ce que j’avais si je pouvais lui rendre cette poignée de pop-corn. Je ne pourrais pas le faire. Il s’en est allé. Et je me suis dit: «Quelle vie difficile il a eu à mener! Il est mort alors qu’il n’était qu’un jeune garçon.» Et nous essayions de partager nos habits l’un avec l’autre. Et juste avant sa mort, il a placé la main sur son coeur et a dit: «Je ne vivrai plus jamais pour revoir Bill. Mais, a-t-il dit, dites-lui qu’il est mon frère favori.» Et pendant que j’étais là, je me souvenais donc de cela. Je me suis mis à pleurer. Ma femme a dit: «Pourquoi ne rentres-tu pas à la maison te reposer?» Elle avait vu ce qui se passait, aussi m’a-t-elle éloigné, et nous avons remonté la route. La vie, quand on est enfant! C’était l’enfance. Je vais me dépêcher.

27        Quand j’étais un jeune homme, je–je voyais comment vivaient les femmes. Je n’aimais jamais les jeunes filles, je n’aimais jamais les femmes, car je–j’en avais marre en voyant comment elles vivaient. Et s’il y a quelque chose que j’honore dans une femme, c’est la fidélité. Peu m’importe qu’elle soit une–une femme de couleur, une blanche, ou je ne sais quoi ; si elle est une vraie dame, elle mérite le plus grand respect. Dieu le sait. Et j’avais résolu, alors que j’étais un petit garçon, de ne jamais avoir à faire avec des femmes. J’ai été un chasseur toute ma vie. Et c’est ce que j’ai fait, ami. J’habitais dans les bois, je chassais toute la nuit. C’est pourquoi... C’est là que j’ai appris au sujet de Dieu, c’était par la nature.

Je me rappelle quand... Evidemment, quand j’ai atteint environ dix-sept ou dix-huit ans alors, comme tous les jeunes gens, ils... Un jeune garçon, un ami à moi, son papa avait un véhicule, James Poole. Et il avait une petite fille qu’il voulait que je rencontre. Et vous, vous connaissez. J’ai vu cette petite fille-là, je m’étais dit que c’était la petite créature la plus jolie que j’aie jamais vue. Vous savez, avec des dents comme des perles, des yeux comme ceux d’une colombe, le cou comme un cygne. Oh! la la! La plus belle créature que vous ayez jamais vue.

Alors, il a dit: «Elle aimerait te rencontrer, Bill.»

Et j’ai dit: «Oh!» J’ai dit: «Je ne sais comment parler à une femme.» J’ai dit: «Je–je ne peux pas le faire.»

Et il a dit: «Oh! Vas-y donc!»

Alors, je lui ai parlé quelques instants. Et peu après, il a dit: «Je vais prendre la vieille voiture de mon papa.»

Il a dit: «Nous–nous allons amener nos amies faire un tour.»

Je me suis dit: «Eh bien, là, ça ne serait pas mal.»

28        Nous sommes donc–donc partis. Nous nous sommes arrêtés là pour acheter des sandwiches. Et je suis entré, j’ai acheté des cocas et des sandwiches, et je suis ressorti. Et nous avons mangé les sandwiches, j’ai ramené les cocas... les bouteilles de coca. Quand je suis revenu, une fois ressorti, à ma surprise, ma petite amie fumait la cigarette.

Eh bien, j’avais toujours eu mon opinion sur une femme qui fume la cigarette, et je ne l’ai pas encore changée. C’est la chose la plus vile, la plus immorale, la plus avilissante qu’une femme puisse faire. Je–je ne suis pas ici pour prêcher l’Evangile de cette façon-là. Votre prédicateur le fera.

Mais, femmes, si vous fumez, de grâce, débarrassez-vous-en. Combien ça paraît vil qu’une femme fume une cigarette! Oh! la la! C’est la chose la plus vile. Je préférerais la voir ivre à tout moment.

29        Et écoutez. Vous parlez de sabotage. Ne vous souciez pas de ce que la Russie viendra nous prendre. La Russie ne va pas nous faire du mal ; c’est nous-mêmes qui nous faisons du mal, c’est notre propre dépravation des moeurs qui nous fait du mal. Nous–nous nous corrompons nous-mêmes.

Les statistiques établies par les médecins montrent, je pense, que quatre-vingts pour cent de femmes qui ont des enfants et qui fument la cigarette, si elles élevaient leurs enfants comme elles le devaient, au sein, dans l’espace de dix-huit mois, l’enfant mourra. Cela tue l’enfant, le poison de la nicotine dans le lait maternel. Eh bien, le sabotage, la cinquième colonne...?

Je dis toujours que ce dont ce monde a besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’un nouveau président ; il a besoin d’un réveil à l’ancienne mode, à la saint Paul, et du retour du Saint-Esprit de la Bible une fois de plus dans l’église. Je crois que c’est vrai. Oui, oui. C’est exactement ce qu’il lui faut.

30        Et–et les–les–et les femmes, oh! comme elles pouvaient fumer! Et–et je pensais que c’était horrible à voir, une femme fumer. Eh bien, cela me brisait simplement le coeur. Je n’arrivais simplement pas à supporter cela. Je ne voulais rien avoir à–à faire avec cela. Alors, je l’ai simplement–simplement quittée. Ainsi donc, c’était au moment où l’Ange du Seigneur m’était apparu quand... Elle s’est moquée de moi, elle m’a taxé de poule mouillée. Elle m’a obligé de rentrer à la maison (C’est vrai.), vidant le lieu. Elle a dit: «Eh bien, toi, grosse poule mouillée, je ne me promènerai même pas avec toi en voiture.»

J’ai dit: «Tu n’as pas à le faire.»

Elle a dit: «Tu ne fumes pas?»

Et j’ai dit: «Non, mam’selle.»

Elle a dit: «Tu ne bois pas non plus?»

J’ai dit: «Non, madame.»

Elle a dit: «Qu’aimes-tu faire?»

J’ai dit: «Aller à la pêche, aller à la chasse.» Evidemment, cela ne l’intéressait pas. Donc, je–j’étais... C’est ce que je–je pensais à ce sujet de toute façon. Aujourd’hui, je suis content d’avoir eu de telles pensées. C’est vrai. Amen.

Ecoutez, amis. Ce qui détruit la pomme, ce n’est pas le rouge-gorge qui la picore du dehors, mais le ver qui en ronge le trognon. C’est cela. C’est le péché qui est au milieu de nous qui nous fait du mal (C’est vrai) ; le péché qui est au milieu de nous, c’est cela qui nous tue.

31 Eh bien, maintenant, je pense que vous vous demandez comment je m’étais donc marié. Eh bien, quand j’ai rencontré ma femme, elle était une jeune fille chrétienne, une très belle jeune fille chrétienne. J’avais alors environ vingt-trois ans, vingt-quatre. Elle était d’un caractère très doux. Alors, je l’ai rencontrée. Et je–je l’amenais à l’église, et elle fréquentait l’église. C’était une très belle et bonne jeune fille.

Tous ces gens ici, mes amis de Jeffersonville qui sont assis ici devant moi la connaissent, ou la connaissaient. Oh! Quelle belle femme c’était! Elle est dans la tombe aujourd’hui. Mais c’est son corps. Son âme est dans... auprès de Christ. Et elle avait un très bon caractère chrétien.

Je l’ai fréquentée quelque temps. Elle venait d’une bonne famille. Son père, pendant le temps de crise, gagnait environ six cents dollars par mois. Il était directeur de la compagnie des chemins de fer de Pennsylvanie. Moi, je gagnais vingt cents par heure en creusant des fossés. Je ne pouvais donc pas épouser la jeune fille, je ne pensais pas.

32        Alors, je me suis dit: «Eh bien, si je la fréquentais encore, je lui ferais perdre son temps. Elle était une trop bonne jeune fille pour la laisser aller. Elle ferait une bonne femme pour un homme.» Il me fallait donc soit la laisser aller soit lui demander de m’épouser, et je n’avais pas assez de courage pour faire cela. Je pense donc que vous vous demandez comment je me suis pris... Je lui ai écrit une lettre, je lui ai demandé de vouloir m’épouser. Et j’ai dit: «Eh bien, je...» Eh bien, ce–ce n’était pas du genre: «Chère mademoiselle, voudriez-vous m’accepter»? C’était un peu, ce qu’on appelle, plus à l’eau de rose que cela. Et je–je–je lui ai plutôt parlé...

Mais ici... Je me rappelle, je me suis dit: «Je dois faire quelque chose, car ce n’est pas correct de prendre le temps de la jeune fille.» Alors, je lui ai écrit une lettre.

Je suis allé au travail ce matin-là, je travaillais pour le service public. Et j’étais très nerveux en déposant cela dans la boîte aux lettres ; c’était un lundi matin. J’ai déposé cela dans la boîte aux lettres. Et toute la journée, j’y pensais. Et je me disais: «Ce soir, oh! oh! j’en aurai des nouvelles ce soir. Sa mère m’appellera et me fera passer un savon.» Je suis allé de l’avant. Ce soir-là, c’était très bien.

33        Et je devais la rencontrer le mercredi pour l’amener à l’église. Alors, je me rappelle, le mercredi est donc arrivé. Le mercredi soir, j’étais tout nerveux, je ne savais que faire. Je me disais: «Que vais-je faire une fois arrivé là-bas?» Alors, j’ai demandé à ma mère: «Est-ce que Hope a–a téléphoné?»

«Non.»

«As-tu reçu un courrier?»

«Non.»

«Eh bien, peut-être que cela est resté suspendu et que ce n’est même pas sorti de la boîte à lettre.» Je me suis alors dit: «Quelque chose se passe ici.»

Je suis donc allé là, et j’ai–j’ai klaxonné dehors. Et elle est sortie, elle a dit: «Entre.»

Et je me suis dit: «Oh! Oh! Elle va me faire entrer là où sa mère se trouve maintenant, et puis, je vais vraiment en avoir pour mon compte.» Alors, j’ai dit: «Es-tu prête?»

Elle a dit: «Marchons jusqu’à l’église.»

Je me suis dit: «Oh! la la!» Alors, j’ai dit: «Ça–ça va.» Et je suis entré. Et madame Brumbach m’a regardé, elle a dit: «Salut, Billy.»

J’ai dit: «Bonsoir.» Et j’étais donc nerveux au possible. Je me suis donc dit que quelque chose allait arriver d’un moment à l’autre. Vous savez comment on se sent lorsqu’on est sous tension.

34        Nous sommes donc sortis et nous sommes allés à l’église. Franchement, je n’avais même pas écouté ce que frère Davis avait dit ce soir-là. Il avait simplement prêché, et je–je–je ne savais pas ce qu’il disait. Je redoutais que quelque chose se passe.

Je la regardais, je me disais: «Oh! la la! n’est-elle pas jolie? Et je... Elle va me dire que c’est tout, aussi sûr que deux fois deux font quatre.» En effet, je peux simplement dire que je–je savais qu’elle allait me dire: «A partir de ce soir, reste à la maison.» Je me représentais donc ce qu’elle allait me dire, et je...

Et après l’église, nous avons repris le chemin de retour, en marchant, par une belle nuit, au clair de lune. Nous descendions la rue, et j’ai levé les yeux pour regarder la lune qui brillait là dans les buissons, on a continué, vous savez. Je l’ai regardée et je me suis dit: «Mon Dieu! je déteste que celle-ci soit la dernière soirée, mais je pense que ça en est une.» Je continuais à marcher, vous savez, et j’ai dit: «Comment vas-tu ce soir?»

Elle a dit: «Bien. Et toi?»

Je me suis dit: «Dépêche-toi, mam’selle. Dis-moi quelque chose, je–je... avant que je m’évanouisse. Ne t’approche pas trop de la maison.» Nous avons parcouru une petite distance, et j’ai dit: «Hum, c’est certainement une belle nuit.»

Elle a dit: «Oui, ça en est une.»

Je me suis dit: «Eh bien, eh bien... Dépêche-toi ; dis quelque chose.» Vous savez, les femmes peuvent bien vous garder comme cela, de toute façon, vous savez, en suspens.

35        Et j’ai continué à marcher ; je me suis dit: «Eh bien, elle s’approche bien de la maison.» J’ai dit: «Hein... Est-ce que, hein... As-tu reçu mon courrier cette semaine?»

Elle a dit: «Oui, oui.» C’était tout.

Et j’ai dit: «Hein, as-tu reçu ma lettre?»

Elle a dit: «Oui, oui.»

Oh! la la! Je consumais alors certainement de l’énergie. Et j’ai dit: «Eh bien, eh...» J’ai dit: «L’as-tu lue?»

Elle a dit: «Oui, oui.»

Mon Dieu! Je–j’ai dit: «Qu’en as-tu pensé?»

Elle a dit: «C’était bien.»

Ouf, ça alors! Et j’ai dit: «Est-ce que–est-ce que tu–est-ce que tu–est-ce que tu l’as entièrement lue?»

Elle a dit: «Oui, je l’ai entièrement lue.»

J’ai dit: «Qu’en as-tu pensé?»

Elle a dit: «Elle était bien.»

Eh bien, nous nous sommes mariés. C’était cela. Je ne sais comment ; nous nous sommes simplement mariés. Alors...

36        Oh! la la! La prochaine pression eut lieu quand je devais demander à sa maman et à son papa. Eh bien, je savais que c’était convenable de faire cela. Je n’oublierai donc jamais Charlie Brumbach. Il est peut-être assis ici même cet après-midi, à ce que je sache. Sa mère était une espèce de femme vraiment collet monté. Une bonne femme, mais elle était de ce rang-là, vous savez, alors que Charlie était un bon frère humble.

Et je–je me suis dit que je ferais mieux de lui demander, et que lui demande à elle. Il est un... Ainsi donc, je me suis dit que je pourrais mieux m’en tirer avec l’homme plutôt que de pouvoir parler à la femme après tout. Alors, j’ai dit...

Un soir, j’allais quitter, Hope a dit: «As-tu déjà demandé à papa?»

J’ai dit: «Non.»

Elle a dit: «Eh bien, tu–tu le devrais.»

J’ai dit: «Je sais que je le dois, mais je ne suis pas...»

Hope a dit: «Je pense que ça sera en ordre.»

Alors, quand j’allais quitter ce soir-là, il a dit: «A plus tard, Billy.»

J’ai dit: «Hein, Charlie.» Il a dit... J’ai dit: «Puis–puis-je te parler juste un instant?» Il a dit... J’ai dit: «Sors ici dehors juste une minute.» On est sorti sur la véranda, et je transpirais et tremblais. Il a dit... J’ai dit: «Charlie, ai-je dit, je–j’aimerais te demander quelque chose.»

Il a dit: «Oh! Tu peux l’avoir, Bill. Va de l’avant, et sois simplement gentil envers elle.»

Oh! la la! Je l’aime jusqu’à ce jour. J’ai dit: «Charlie, je ne peux pas subvenir à ses besoins comme vous le faites. Je ne pourrais pas lui donner des habits comme ce que vous pouvez acheter pour elle. Mais je vous promets ceci: Je l’aimerai de tout mon coeur. Je travaillerai jusqu’à ce que mes mains saignent pour subvenir à ses besoins. Et je serai aussi fidèle que je sais comment l’être.»

Il a placé son... C’était un Allemand. Il a placé sa grosse main sur moi, il a dit: «Bill, je préférerais que tu l’aies et que tu sois gentil envers elle, plutôt que de laisser quelqu’un d’autre qui a beaucoup d’argent la maltraiter.»

J’ai dit: «Merci, Charlie.»

37        Nous nous sommes mariés. Nous n’avions rien pour commencer le ménage. Tout ce que nous avions... Je vais vous dire ce que nous avions: Une petite maison que je louais ; mon loyer s’élevait à quatre dollars le mois. Je suis allé dans un petit magasin là, et quelqu’un nous avait donné un lit pliable à l’ancienne mode. Vous rappelez-vous ce vieux lit pliable? Une paillasse, avec une housse dessus... Et puis... Nous avions une petite vieille table achetée au magasin Sears and Roebuck, et des fauteuils ; nous avons eu à–à les peindre nous-mêmes. Ainsi–ainsi donc, j’ai peint cela. Et nous avions deux tapis de linoléum, achetés chez Johnny Jobbers. C’était un magasin des objets usagés là dans le... Jeffersonville. Je dis cela, Johnny Jobbers, afin qu’on puisse en saisir l’avantage. Ainsi donc, nous avions... Je pense que cela coûte un dollar et vingt-cinq cents la pièce.

Et je suis allé chez monsieur Webber, il était un brocanteur, et j’ai acheté une cuisinière. Je lui ai donné un dollar et quelques pour cela, j’ai dû payer un dollar et soixante-quinze cents pour les grilles à mettre à l’intérieur. Je me suis procuré au service public un réfrigérateur à cinquante cents, un qu’ils avaient pris en échange. Nous avons commencé notre ménage.

38        Mais, mes amis, c’était juste comme un paradis sur terre. Nous nous possédions l’un et l’autre. Je m’étais converti en ce moment-là, j’étais devenu un prédicateur, et je prêchais. J’aimais le Seigneur de tout mon coeur, et nous nous aimions l’un l’autre. C’est tout ce qui nous intéressait.

Et, écoutez. Le bonheur ne consiste pas dans la quantité des biens du monde que vous possédez, mais il consiste dans la satisfaction que vous tirez de la portion qui vous est échue. C’est vrai. Ne l’oubliez jamais. C’est tout ce que nous avions. Nous étions heureux et vraiment bien. J’avais là une petite église qu’on m’avait construite ; le petit tabernacle subsiste jusqu’aujourd’hui comme un mémorial. Et toutes nos grandes foules venaient de partout, des régions voisines pour écouter l’Evangile simple. Et nous évoluions merveilleusement bien.

39        Et je me rappelle, un beau petit garçon nous était né à la maison. Je lui ai donné le nom de Billy Paul. J’aimerais qu’il soit avec moi dans les prochaines réunions, à Carlsbad, aussitôt que j’aurai quitté Arkansas ici. Ainsi donc, il a quatorze ans maintenant. Un peu plus tard, onze mois après, est venue une autre–une autre aimable et douce petite créature, du nom de Sharon Rose.

Et juste avant la naissance de Billy, nous avions épargné assez d’argent, au point que j’étais... je voulais prendre un petit temps de vacances. Et nous... Je suis allé à Dowagiac, Michigan, à une–une réunion, et le... avec un vieil homme qui avait une barbe blanche et des cheveux blancs, du nom de John Ryan.

Ainsi donc, je suis allé là. Et sur mon chemin de retour, en revenant, j’ai vu un écriteau, de grandes foules de gens partout alors que je traversais Mishawaka. Je me suis dit: «C’est qui ces gens?» Et je suis allé là, il y en avait parmi eux à bord des Ford modèle T, et d’autres dans des Cadillacs. Et on m’a dit qu’ils étaient... Je ne pouvais rien avoir pour... pas de place où rester. Et on disait qu’on est–qu’on est... Il y a une convention en cours ici. Les pentecôtistes tiennent une convention. Le P.A. de J.C., je pense que c’était ça, P–P.A de J.C., une dénomination pentecôtiste, de ce nom-là.

40        Eh bien, j’ai vu toutes sortes de gens. Je me suis dit: «Eh bien, c’est une réunion d’évangélisation. Je pense que je vais y aller.»

Eh bien, je n’avais jamais entendu autant de bruits de toute ma vie. Alors... Oh! Les manières d’église, ils n’en avaient pas. Ils criaient, poussaient des cris de joie et faisaient des histoires. Je me suis dit: «Que diantre est-ce?» J’ai regardé là tout autour, et ils avaient un tabernacle...

Certains parmi vous peuvent connaître le nom de cet homme. Son nom est Rowe, révérend Rowe. Y a-t-il quelqu’un ici qui connaît le révérend Rowe? Et un... Oui, il y a ici quelqu’un qui le connaît. Révérend Rowe, c’était dans son église.

Eh bien, ils ne faisaient que taper les mains, faire des histoires, danser. Eh bien, j’ai dit: «Ça alors! C’est horrible, n’est-ce pas, des gens qui dansent à l’église?» J’ai dit: «Eh bien, c’est une honte.» Et j’étais assis au siège des moqueurs, bien assurément. Je me suis donc dit... Quelque chose cependant s’est emparé un peu de moi. Et je me suis dit: «Eh bien!»

41        J’ai vérifié mon argent. Il me–il me restait deux dollars et quinze cents. Je suis allé là et j’ai acheté... Je me suis dit: «Eh bien, alors, je ne peux pas rester dans un motel comme je n’ai pas d’argent. Mais je vais rester. J’ai juste assez d’argent pour m’acheter du carburant et rentrer chez moi.» Je suis donc allé là ce soir-là et j’ai dormi dans un champ de maïs. Et je savais que seulement je–je n’avais pas de très bons habits. Et le lendemain matin, eh bien, je suis allé à la réunion.

Et ce jour-là, oh! la la! des prédicateurs prêchant... Et j’ai remarqué ce soir-là, on a appelé, on a dit: «Que chaque prédicateur monte à l’estrade.» Cent cinquante prédicateurs, beaucoup de prédicateurs sont montés à l’estrade. Ils tenaient une convention, une convention internationale. Ils se sont tous tenus à l’estrade.

On a dit: «Nous n’avons pas le temps de vous laisser tous témoigner.» Je suis monté. Il a dit: «Dites seulement qui vous êtes et d’où vous venez.»

Et à mon tour, j’ai dit: «Evangéliste, William Branham, Jeffersonville», je suis descendu.

Eh bien, j’ai fini par découvrir que j’étais le prédicateur le plus jeune de leur groupe. Ainsi donc, ce soir-là, je me disais... Ils avaient un... Ils ont fait passer toutes sortes de prédicateurs. Et ils avaient choisi un vieil homme de couleur pour qu’il apporte le message ce soir-là: très vieux, avec une petite couronne de cheveux autour de sa tête. Il portait un manteau du genre ancien prédicateur, au col en velours, un genre de jaquette. Le pauvre vieil homme est monté à l’estrade comme ceci. Et, oh! j’ai vraiment eu pitié de lui, je voulais monter aider ce vieil homme. Et il est allé...

Et ils étaient obligés de tenir la conférence là au nord parce qu’on ne pouvait pas la tenir au Sud ; en effet, il y avait les gens de couleur et les blancs ensemble.

42        Alors, le vieil homme se tenait là, vous savez. Ce jour-là, tous les prédicateurs avaient prêché sur ce que Jésus avait fait et tout. Mais lui n’a jamais pris... Il a pris son texte dans Job, là quelque part où il est dit: «Où étais-tu quand je fondais la terre? Quand les étoiles du matin éclataient en chants d’allégresse et que les fils de Dieu poussaient des cris de joie?» Eh bien, alors que les prédicateurs montraient les activités de l’Eglise sur terre, lui est monté dans les cieux, là loin. Et il L’a présenté environ dix millions d’années avant la création du monde, il L’a montré sur l’arc-en-ciel à l’horizon.

Et à ce moment-là, il s’est incliné là, il a lâché un cri très fort, il a sauté, il a claqué les talons, disant: «Gloire à Dieu! Vous n’avez pas assez de place ici pour que je prêche.»

J’ai regardé cela. J’ai dit: «Eh bien, si Cela fait agir un vieil homme comme cela, qu’est-ce que Ça me ferait si j’En ai une portion?» J’ai dit: «J’aimerais avoir une portion de Cela. C’est ce qu’il me faut. Si cela amène un vieil homme à faire comme cela, eh bien, qu’est-ce que ça me ferait?» Je suis donc sorti cette nuit-là dans le champ de maïs, je me suis mis à prier. J’ai dit: «Seigneur, accorde-moi d’avoir une portion de Cela.» Alors, je–j’ai dit: «Fais-moi trouver grâce devant ces gens.» Et j’ai prié ainsi la nuit, là dans le champ de maïs.

43        J’ai pris mon... j’avais un pantalon en crépon. Les autres étaient... étaient tout sales là dans le champ de maïs. Alors, je–j’ai placé cela sur mon siège, j’avais fait sortir les deux sièges de véhicule et j’avais mis cela ensemble, j’ai repassé mon pantalon cette nuit-là, et je portais ma petite chemise en crépon. Personne ne me connaissait, aussi m’étais-je simplement couché là-bas. Une chemise en crépon et un petit T-shirt, un pantalon plutôt en crépon. Je les ai placés là. Le lendemain matin, en me réveillant, je les ai tous fait reluire.

La réunion commençait à dix heures. On avait petit-déjeuner après petit-déjeuner. Je n’étais pas allé manger avec eux parce que je n’avais pas d’argent à donner comme offrande. Je ne–je n’ai pas mangé avec eux. Ils m’ont cependant bien accueilli et tout. Je ne connaissais personne là-bas, à part un petit ami, j’oublie quel était son nom. Il jouait le violon, c’était un jeune homme aux cheveux bouclés.

44        Ainsi donc, le lendemain matin, je suis entré et je me suis assis. Et alors, peu après, j’ai regardé et un autre homme est entré et s’est assis, un homme de couleur s’est assis à côté de moi. Et un grand groupe de gens était assis là. Et j’étais donc assis là et ce... On a dit: «Nous allons commencer la réunion.» Et ils parlaient, faisaient leur... vendaient des livres et tout ce qu’ils avaient. Et il a dit: «Il y avait à l’estrade hier soir un prédicateur du nom de Branham, de Jeffersonville.» Il a dit: «C’était l’homme le plus jeune à l’estrade. Nous aimerions qu’il monte apporter le message de ce matin.»

Miséricorde! Eh bien, je n’avais même jamais vu un micro. Ils avaient là un microphone. Je me suis dit: «Quoi? Eh bien, je ne pouvais pas... un pantalon en crépon avec un T-shirt.» Je me suis simplement accroupi très bas, comme ceci.

Il a encore fait l’annonce, disant: «Y a-t-il quelqu’un qui sait où se trouve William Branham de Jeffersonville?» Il a dit: «Nous aimerions qu’il monte apporter le message.» Environ mille cinq cents personnes étaient assises là. Pas moi, devant cela. Je suis resté simplement là derrière. Non, non. C’est... J’étais trop campagnard pour me retrouver là. Je suis donc resté là très bas. Et alors... Et il a fait cette annonce à deux ou trois reprises. Il a dit: «Y a-t-il quelqu’un dehors... nous faisons appel à William Branham.»

Je réfléchissais. Quelque Chose m’a parlé, disant: «C’est ce pour quoi tu as prié hier soir. Si tu veux te familiariser avec ces gens, vas-y.»

«Seigneur, je ne peux pas le faire en pantalon en crépon et–et en T-shirt.» J’ai dit: «Non, non.» Je suis donc resté assis là.

Et il... Quand il a encore annoncé cela, cet homme de couleur m’a regardé, il a demandé: «Est-ce–est-ce–est-ce–est-ce que tu connais cet homme-là?»

Oh! la la! Vous parlez d’être dans le pétrin. J’ai dit que j’avais... Je savais qu’il me fallait mentir sinon–sinon–sinon quelque chose, soit être... le lui dire. J’ai dit: «Regarde, ami, regarde. Eh bien, garde ça pour toi-même.» J’ai dit: «C’est moi. Vois-tu? Mais...»

Il a dit: «Eh bien, monte là, homme blanc, monte là.»

J’ai dit: «Non.» J’ai dit: «Je porte... Regarde ce pantalon-ci.»

Il a dit: «Ces gens ne se préoccupent pas de ce que tu portes. Ils veulent t’entendre.»

J’ai dit: «Regarde, je ne peux pas monter là.» J’ai dit: «Je–je ne... Tiens-toi seulement calme.»

Et on a dit: «S’il y a quelqu’un qui sait où...»

Il a dit: «Il est ici. Il est ici.» Ouf! Hum. «Il est ici.»

Je me suis dit: «Oh! la la!» Je pouvais bien sentir mon coeur battre, et mes genoux faiblir beaucoup, et mes bras, on dirait qu’ils allaient tomber. Eh bien, on dirait bien que Quelque Chose m’avait soulevé, et je m’avançais là, marchant, tout aussi conscient, en pantalon en crépon et en T-shirt.

Je suis monté là, et j’ai dit: «Amis, je ne m’y connais pas beaucoup sur...» Devant ces prédicateurs qui peuvent vraiment prêcher. Oh! la la! J’ai dit: «J’aimerais simplement dire que je–j’aime Jésus, et–et, ah–et ah! et ah...» Vous savez, quelque chose comme cela.

Et alors, il a dit... Je quittais déjà, et il a dit: «Eh bien, parle-nous un peu, Frère Branham.»

45        Je me suis retourné et j’ai dit: «Je–je–je ne sais quoi dire.» Et il m’est arrivé de penser à un texte: «Et puis, il pleura», l’homme riche qui... Quand il leva les yeux dans le séjour des morts. J’ai pris ce texte-là: «Et puis, il pleura.» Je me suis mis à parler. Et tout à coup, vous savez, Quelque Chose m’a frappé. Oh! la la! J’étais perdu, sorti du monde pendant quelques instants. Et tout le monde s’est mis à pleurer. Je suis sorti à la fin du service, et un grand gaillard du Texas avec un... en bottes de cow-boy, avec un large chapeau de cow-boy, a dit: «Je suis un prédicateur.»

Je me suis dit: «Eh bien, frère, mon pantalon en crépon n’est pas si mal après tout. Il avait ces bottes de cow-boy et un large chapeau de cow-boy, et être un prédicateur?»

Et il a dit: «Je vous ai entendu dire que vous étiez un évangéliste. J’aimerais prendre un engagement avec vous pour un réveil de quelques semaines là au Texas.»

J’ai noté son nom. J’ai dit: «Oh! la la! Seigneur. Tu fais vraiment de grandes choses pour moi.» J’ai noté tout cela, vous savez.

46        Un tout petit homme en petit pantalon de golf s’est avancé et a dit: «Je viens de la Floride. J’aimerais vous avoir là pendant quelques semaines.» Oh! la la! J’ai vu que c’étaient après tout des gens ordinaires. Alors, la chose suivante, une–une... Indienne... Une femme s’est avancée là, elle venait de la réserve indienne, elle voulait que j’aille là-bas. Eh bien, j’avais assez d’invitations pour me prendre environ une année. Oh! la la! J’ai sauté dans cette vieille Ford, à moitié amortie, et je suis descendu dans la rue.

Je suis vite rentré à la maison, ma femme est venue à ma rencontre, vous savez, et j’ai dit: «Oh! Chérie, j’ai quelque chose à te dire. J’ai rencontré la crème de la moisson.» J’ai dit: «Ça par exemple! Des gens qui ne font que crier, pousser des cris de joie et sautiller. Ils n’ont pas honte de leur religion.» J’ai dit: «Ça alors! Ce sont les meilleurs que tu aies jamais vus.»

Elle a dit: «Où sont-ils?»

Et je lui en ai parlé. J’ai dit: «Regarde ça. J’ai toute une liste ici.» J’ai dit: «Oh! la la! Je peux simplement prêcher, prêcher, prêcher cela. Et tu sais quoi, ils m’ont acc–accepté.»

Elle a dit: «Est-ce vrai?»

J’ai dit: «Regarde. Je vais arrêter mon travail et m’y mettre aussitôt.»

Elle a dit: «Eh bien, nous n’avons pas d’argent.»

J’ai dit: «Combien d’argent avons-nous?»

Elle a dit: «Nous avons ces douze dollars là, à payer pour la Ford.»

J’ai dit: «Eh bien, tu sais, la Bible dit: ‘Ne–ne prenez rien en allant.’ Voyez? Ne prenez pas de sac, ou si vous avez deux tuniques, donnez-en un à votre frère.’ Il a dit: ‘Je–je–je serai avec vous.» J’ai dit: «C’est ça.» Il a dit... J’ai dit: «Vas-tu m’accompagner?»

Elle (Que son coeur soit béni), elle a dit: «Oui, je m’accrocherai bien à toi.»

Alors, je–je suis allé en parler à maman. Et maman a dit: «C’est en ordre, chéri. Si tu trouves que c’est ça.»

47        Eh bien, je suis allé et j’ai dû en parler à sa mère. Et ça n’a pas très bien marché. Elle a dit: «William.» Elle a dit: «Elle est ta femme. Tu peux l’emmener si tu veux. Mais, a-t-elle dit, je n’aimerais pas que ma fille soit trimbalée au milieu de cette bande de rebuts.» Hum. Rebuts?

Amis, voici ce que j’ai découvert: ce qu’elle pensait être les rebuts, c’est la crème de la moisson. C’est vrai. Et je dis cela avec respect.

Elle a dit: «Là, comme cela, où il y a tous ces comportements bizarres, des cris, toutes ces histoires comme cela.» Elle a dit: «Pourquoi ne continues-tu pas là-bas comme un pasteur? Et puis, un jour, on te construira un presbytère, et tout cela.»

Cela n’avait pas... Oh! la la! Alors, Hope s’est mise à pleurer. Et alors, j’ai dit: «Eh bien...»

Elle a dit: «J’irai avec toi.»

Mais, de toute façon, je ne voulais pas... Elle a dit à Hope... Combien cela lui ferait mal. Alors, j’ai simplement laissé tomber cela, je suis allé de l’avant.

Ami, la petite fille qui était trop bonne pour être avec cette racaille, je l’ai ensevelie juste peu après cela. Les chagrins ont commencé là même.

48        Je vais me dépêcher, pendant juste les quelques minutes qui me restent, environ quinze minutes. C’est là que la tristesse m’a frappé. Eh bien, laissez que mes–mes fautes vous profitent. Vous–vous, prospérez à partir de ce dont moi, j’ai dû souffrir. Parfois, vous me voyez me tenir ici à la chaire et rire, c’est... Vous ne savez pas ce qui est là au-dedans. C’est vrai. Je vous assure. Il y a un prix qui a été payé que personne ne connaît, à part Dieu seul.

Aussitôt après, ma femme tomba malade. La chose suivante, je perdis mon papa. J’ai couru à la maison pour le voir, je l’ai pris dans mes bras comme cela, il a levé les yeux vers moi comme ça, il a souri. Un médecin lui avait donné une dose de médicament qui l’avait tué. Une surdose de strychnine pour son coeur, et cela l’avait tué.

Evidemment, rien n’avait été dit à ce sujet. L’entrepreneur des pompes funèbres couvre parfois les fautes des médecins. Je n’ai rien contre les médecins, mais je dis que rien n’avait été dit là-dessus.

49        Mais il n’y a pas longtemps, une femme avait fait confiance à Dieu là en Californie pour son enfant et celui-ci est mort. Et chaque journal, chaque magazine a publié cela à travers le pays. Et, au même moment où quelqu’un n’avait pas assez de foi pour la délivrance, tout le monde critiquait cela, tous les magazines et tous les journaux, Dieu guérissait des milliers. Alors, vous–vous devez les payer pour qu’ils publient cela dans le journal, ou quelque chose comme cela.

Mais écoutez ça. Permettez-moi de vous dire quelque chose. La Bible déclare: «Venez et plaidons!» Est-ce vrai? Ecoutez. Au même moment où cette photo était publiée à travers le pays, disant aux gens que la guérison divine n’est pas digne de confiance, et tout comme cela, le médecin perdait des milliers et des milliers des malades, et rien n’était dit à ce sujet. N’est-ce pas vrai?

Ecoutez. «Venez et plaidons!» Ce qui est bon pour l’un l’est aussi pour l’autre. C’est... Et permettez-moi de vous le dire, si quelqu’un est perdu par la guérison divine pour n’avoir pas eu assez de foi pour se rétablir, et que tout cela est taxé de fanatisme, alors si le médecin perd un seul malade, taxez cela de fanatisme. Ce qui est bon pour l’un l’est pour l’autre. Est-ce vrai? C’est vrai.

Mais, amis, la médecine et les prédicateurs devraient s’associer et collaborer, sachant que nous tous, nous travaillons pour le bien des gens et pour la gloire de Dieu, et collaborer. C’est ce qu’il nous faudra faire.

50        Mais, de toute façon, mon père fut alors tué par ce médecin qui lui avait administré une surdose de médicament, et cela l’avait tué. Et aussitôt après, mon frère roulait à côté d’un véhicule, il s’est fait casser le cou, il mourut dans les bras de mon autre frère. Ma belle-soeur mourut. Ma femme tomba malade, et fut...

Oh! Il y eut l’inondation de 1937, et c’était triste. Je n’oublierai jamais cela. Ma femme était étendue là à l’article de la mort. Je suis allé prier pour elle, j’ai fait tout ce que je savais. Et chaque fois que je priais, on dirait... Je suis allé en parler à mon église. J’ai dit: «Elle se meurt.»

Ils ont dit: «Non, c’est juste...»

J’ai dit: «Elle va mourir aussi certainement que tout.»

Mes enfants, eux tous deux étaient tombés malades, l’inondation avait eu lieu et tout, des maisons furent écroulées, emportées violemment, des eaux qui parcouraient le pays sur des kilomètres. Et on avait amené ma femme à l’hôpital, à l’hôpital municipal, un hôpital provisoire.

Et j’étais patrouilleur. Je parcourais les rues en voiture, cherchant à faire sortir les gens.

51        Et je n’oublierai jamais, une nuit horrible. Ô Dieu, quand j’y pense, là à cette heure-là critique. J’avais une–une–une camionnette là, une camionnette de patrouille, et j’emportais un canot. Et je remontais la–la route. Et quelqu’un m’a dit: «Là sur la rue Chestnut, la digue est sur le point de céder.» Il a dit: «Il y a une femme qui implore miséricorde là-bas, et personne ne peut accéder à elle.» Eh bien, j’ai grandi sur la rivière, je me suis dit que j’étais... Je pouvais très bien m’en tirer avec le canot. Ainsi donc, j’ai pris le canot, je l’ai largué sur l’eau, j’ai démarré. Et j’ai regardé là et j’ai entendu cette maman-là. On était vers vingt-trois heures, elle ne faisait que crier: «Pitié! Aidez-moi! Aidez-moi!» Elle se tenait sur la véranda.

Je suis allé là, et j’ai essayé de faire passer le canot. Je suis descendu loin. Et je suis ressorti de l’autre côté. Les eaux déferlaient dans la rue. Je suis encore retourné et j’ai essayé. Et, finalement, j’ai atteint un poteau.

Et la maman s’est évanouie. Je l’ai soulevée, je l’ai mise dans le canot. Elle avait quatre ou cinq petits enfants. Je les ai fait entrer. J’ai fait demi-tour et j’ai finalement atteint le rivage. Et juste au moment où nous sommes arrivés sur le rivage, quelqu’un a dit: «Mon bébé, mon bébé.»

Eh bien, je me suis dit que la femme avait abandonné un petit enfant là à l’intérieur, et je suis rentré. Et aussitôt arrivé là, j’ai vite parcouru la maison. J’ai fini par découvrir que son... le bébé... la fillette là-dedans, d’environ deux, trois ans, c’est celle dont elle parlait, et je ne le savais pas.

52        Alors, j’étais là-bas, et la digue a cédé là sur la rue Chestnut, les eaux se sont déversées, et le bâtiment s’est écroulé. Et aussitôt j’ai sauté dans mon canot, j’ai dû faire passer la main dans l’eau pour tirer la–la corde, ou plutôt mon canot... Alors, je suis entré dans le courant d’eau et je n’arrivais pas à démarrer cela. Nous coulions là vers le bas. On s’est engagé là sur–sur la rue Market. De grosses vagues cognaient le bord, je me suis dit qu’à n’importe quel moment, je me retrouverais au fond.

Je le savais ; là dans ce canot-là, je me suis agenouillé. J’ai dit: «Ô Dieu, je sais que je T’avais désobéi.»

Et je crois, amis, si jadis j’étais allé là quand ces gens m’avaient invité, le don de guérison se serait manifesté là même. C’était le programme de Dieu. Mais j’ai manqué de suivre ce qu’Il m’avait ordonné de faire. J’ai écouté ce que les gens me disaient plutôt que ce que Dieu m’ordonnait de faire. Ne le faites jamais. Suivez ce que Dieu vous dit de faire. Et alors, ce fut triste.

53 Et j’ai prié. J’ai dit: «Ô Dieu, je sais que je T’avais désobéi, veuille seulement me venir en aide. Je ne veux pas mourir. Je ne veux pas être noyé ici dans cette rivière. Je T’en supplie, ô Dieu, laisse que ce moteur démarre. Le veux-Tu, s’il Te plaît?»

Et j’ai tiré cette corde-là, et la glace gelait ; et cela a fait teuf, teuf à quelques reprises, et ce canot fonçait, ça faisait des bonds, ça se projetait comme cela ; ça s’était déjà engagé dans le courant principal. Je ne savais pas ce qui allait m’arriver. Et j’ai essayé, essayé, et ça ne démarrait pas.

Alors, j’ai encore prié. J’ai dit: «Ô Dieu, ma pauvre femme est étendue là, malade. Mes enfants sont malades, et moi ici être noyé dans la rivière! Ô Dieu, que–que puis-je faire?» Et j’ai dit: «Veuille seulement me venir en aide, Seigneur.»

J’ai encore tiré la corde, et cela est parti. Oh! la la! Je suis du coup entré dans la rivière... sorti de la rivière et je me suis engagé dans le... je suis ressorti, là loin, vers Clarksville. J’avais contourné, je suis remonté et suis allé à ma camionnette. Et quelques-uns ont dit: «Savez-vous que le bureau de la municipalité vient d’être emporté par les eaux quand cette digue a cédé?» Et je suis allé à l’hô–hôpital à toute vitesse.

54 J’ai rencontré frère George DeArk là. Il a dit: «Oh! Frère Billy, (m’entourant de ses bras), a-t-il dit, on dirait que des choses sont près.» Il a dit: «Frère Bill, si jamais je ne te revoyais, je te rencontrerai le matin.» C’était ma dernière fois de le voir dans la vie. C’est vrai. Il est parti peu après.

Et j’ai dit: «Où est Hope?»

Il a dit: «Je ne sais pas.»

J’ai couru là, j’ai rencontré, euh, un des fonctionnaires de l’Etat. J’ai dit: «Monsieur, qu’est devenu l’hôpital?»

Il a dit: «Tout a été emporté par l’eau là.»

J’ai dit: «Est-ce que tous–est-ce qu’eux tous... y a-t-il parmi eux quelqu’un de noyé?»

Il a dit: «Non, ils ont pris le train pour Charlestown.»

J’ai couru, je suis monté dans mon véhicule, j’ai pris la nationale 62 qui mène vers la petite ville Charlestown. Et quand je suis arrivé là-bas, il y avait de l’eau sur une distance d’environ cinq miles [8 km], ça passait par la rivière Lancassange et ça barrait le passage.

Je suis allé prendre mon canot, mais je n’arrivais même pas à percer cette eau-là. Je me suis mis à traverser là, et cela faisait tournoyer le canot comme ceci. Et je–j’ai placé le... à cet angle, j’ai simplement accéléré au possible, et je cognais ces vagues comme cela. Mais c’était très rude, on retournait du côté de ce bois, cela renvoyait mon canot dans cette direction-ci, et je suis redescendu derrière le bureau de la municipalité. Et j’étais là, pris dans une petite île, on dirait. Je suis resté là pendant quelques jours, sur cette île-là, en train de réfléchir.

Des gens disaient que les tréteaux avaient cédé sous le pont là-bas, et que tout le monde à bord de ce train-là s’était noyé, ma femme, mes deux enfants, et tout.

Je me disais: «Ô Dieu!» Qu’est-ce que j’étais devenu nerveux! Je - je faisais les cent pas. Je ne savais que faire. Je me disais: «Oh! Que ferais-je s’ils sont partis?»

55        Et peu après, aussitôt que j’avais pu arriver là, l’eau ayant suffisamment baissé pour me permettre de traverser, je suis arrivé à Charlestown. Je regardais.

J’ai rencontré un vieil–un vieil ami à moi. Il a dit: «Non, ce train-là n’a pas été emporté par les eaux.» Il a dit: «Ils ont traversé, seulement je ne sais pas où ils sont.»

Je suis descendu, le dispatcheur m’a parlé, disant: «Une maman avec deux enfants malades? Je les ai amenés à Columbus, dans l’Indiana. Mais vous ne pouvez pas accéder à eux.» Il a dit: «Les eaux ont coupé le passage de ce côté-ci.»

Je me suis remis à descendre la route, me frottant les mains, en pleurant et disant: «Ô Dieu, retire-moi. Ne me laisse pas souffrir. Laisse... Retire-moi, Seigneur. Ne me laisse pas connaître forcément cette agonie.»

Pendant que je descendais la route, un homme est arrivé à mon niveau, à bord d’un véhicule. Il a dit: «Je sais ce que vous cherchez.» Il a dit: «Vous cherchez votre femme, n’est-ce pas?»

J’ai dit: «Oui.»

Il a dit: «Ne me reconnaissez-vous pas?» Il a dit: «Je - je fréquente Mary May là.»

J’ai dit: «Oui, je vous reconnais.»

Il a dit: «Votre femme est mourante à l’Eglise baptiste, à Columbus, dans l’Indiana.»

Et j’ai dit: «Assurément pas.»

Il a dit: «Si, a-t-il dit ; elle a contracté la tuberculose.» Et il a dit: «Vous ne pourrez même pas la reconnaître. Le médecin dit qu’elle se meurt. Elle est étendue juste à côté de mon amie.» Il a dit: «Je sais comment vous amener là-bas si vous voulez y aller.»

Et j’ai dit: «Bien, allons, frère.»

Et je me rappelle cette nuit-là quand je suis entré dans le bâtiment en courant là, chez les baptistes ; ils en avaient fait un hôpital. Ils avaient des civières de l’armée partout. Et je suis entré précipitamment, en bottines avec lesquelles nous avons pataugé dans l’eau. Alors, je me suis mis à crier: «Hope, Hope, où es-tu, chérie? Où es-tu?» J’étais simplement hors de moi. J’ai regardé directement là, j’ai vu une drôle de main osseuse se lever. C’était elle. J’ai très vite couru vers elle, je l’ai saisie dans mes bras. J’ai dit: «Les enfants sont-ils vivants?»

Elle a dit: «Oui.» Elle a dit: «J’ai une mine horrible, n’est-ce pas?»

J’ai dit: «Non, chérie. Tu as bonne mine.» J’ai dit: «Oh! la la! Tu vas te rétablir.» J’ai senti quelqu’un me taper dans le dos. Et j’ai regardé, c’était un...on dirait que c’était un médecin. Il a dit: «Venez ici.» Il a dit: «Est-ce vous son mari?»

J’ai dit: «Oui, monsieur.»

«C’est vous révérend Branham?»

J’ai dit: «Oui.»

Il a dit: «Eh bien, monsieur, je déteste vous donner cette nouvelle, mais, a-t-il dit, votre femme se meurt.» Il a dit: «Ne l’agitez pas, ni rien.»

J’ai dit: «Docteur, ce n’est certainement pas vrai.»

Il a dit: «Si.» Il a dit: «Elle se meurt.»

Et j’ai dit: «Oh! Qu’est-ce, docteur?»

Il a dit: «Une tuberculose galopante.» Il a dit: «Elle va très bientôt mourir.» Il a dit: «Juste–juste... Mettez-la à l’aise autant que possible.» Il a dit: «Et tous vos deux enfants sont malades. Je les assiste là dans un autre pavillon.» Eh bien, je suis rentré, je lui ai parlé. J’ai dit: «Chérie, tu as bonne mine.»

56        Un jeune médecin, un ami à moi, le docteur Sam Adair, là à Jeffersonville. Aussitôt qu’il m’avait laissé, je les avais ramenés à la maison. Et là, ils sont restés étendus là jusqu’à ce que les enfants se soient rétablis ; ma femme s’en allait graduellement. Finalement, nous l’avons ramenée à l’hôpital. J’ai demandé au médecin de l’examiner. Il n’y avait rien qui pouvait être fait. Elle avait reçu le traitement, le pneumothorax et tout, rien ne pouvait être fait.

Et je me rappelle que je me tenais là, on lui avait perforé le flanc, on y avait mis le tube et elle a fait un collapsus pulmonaire.

Ecoutez. Si j’avais cela... Elle me tenait la main et pleurait, et les larmes lui coulaient sur les joues. Elle m’a regardé, souffrant simplement. Cela ne lui avait fait aucun bien. S’il me fallait revivre cela, je ne connaîtrais plus jamais cela. C’est vrai. Pendant qu’elle me tenait la main...

57        Mais juste pour vous montrer que la voie des perfides est rude, je n’oublierai jamais. J’essayais de travailler pour payer la facture. Et puis, tout... Un jour, j’étais là, j’ai entendu un appel venir, on disait: «Si vous–si vous voulez voir votre femme encore en vie, venez tout de suite.»

Je suis vite allé à l’hôpital. Je n’oublie jamais cela. J’ai ôté mon chapeau, je l’ai jeté dans la camionnette. J’ai traversé là très vite. Et le jeune médecin Adair s’est avancé. (Que Dieu bénisse son petit coeur. C’est un–c’est un brave homme.) Il s’est avancé. (Nous avons mangé ensemble, dormi ensemble, pêché ensemble, c’est vraiment un ami intime.) Il s’est avancé. Il a traversé l’hô–l’hôpital. Je l’ai vu me regarder, j’ai vu de grosses larmes lui couler sur les joues et il s’est tourné de côté. Il est très vite entré dans la chambre. J’ai dit: «Qu’y a-t-il, doc?» J’ai dit: «Elle n’est pas partie.»

Il a dit: «Je pense qu’elle est partie.»

J’ai dit: «Viens, accompagne-moi, doc.»

Il a dit: «Bill, ne me demande pas de faire cela.» Il a dit: «Hope est comme une soeur pour moi.» Il a dit: «Je–je–je ne peux pas entrer là-dedans. Ne–ne–ne me le demande pas.»

Alors, l’infirmière s’est approchée, elle a dit: «Venez, Frère Branham.» Elle a dit: «Tenez, buvez un peu de ce médicament.»

J’ai dit: «Non, je n’en ai pas besoin.»

Il a dit: «Vas-y, Billy. Ça te calmera les nerfs.»

J’ai dit: «Je n’en ai pas besoin.» J’ai dit: «Non.»

Il a dit: «Infirmière, accompagne-le là.»

J’ai dit: «Non, je ne veux personne, j’y vais seul. J’y vais.» J’ai dit: «Je l’aime, et j’y vais.» Je me suis dirigé vers la porte, j’ai ouvert la porte, elle était là toute couverte comme ceci, le drap tiré sur son visage. J’ai rabaissé le drap, et mon coeur s’est simplement brisé. J’ai placé ma main sur elle, il y avait sur son front de la sueur on dirait moite. J’ai dit: «Hope, Hope, chérie.» J’ai dit: «Parle-moi une fois. Eh bien, parle juste une seule fois, s’il te plaît.» Je la secouais. 

58        Amis, même si je vivais cent ans, je n’oublierai jamais ce qui s’est passé. Ces deux gros yeux bruns se sont levés vers moi. Elle était tellement faible qu’elle n’arrivait pas à dire quoi que ce soit. Elle souriait. De son doigt, elle m’a fait signe. Et je me suis abaissé, elle a dit: «Pourquoi m’as-tu rappelée, chéri?»

Et j’ai dit: «Eh bien, ils...» J’ai dit: «Je ne sais pas.»

Elle a dit: «Oh! Je–j’étais dans un autre pays.» Elle a dit: «C’était très paisible. Je ne souffrais plus.» Elle a dit: «De très gros oiseaux comme un grand Orion.» Et elle a dit: «Il y avait des hommes habillés en blanc de chaque côté, ils m’escortaient à ma demeure.»

Ô ami, il–il y a un pays quelque part. Je pense que comme elle se mourait, ses yeux s’étaient ouverts pour voir le paradis au-delà. Elle s’était rétablie un petit instant.

L’infirmière est entrée. Elle a dit: «Infirmière, viens.» Elle a dit: «J’espère que quand tu te marieras, tu auras un mari comme le mien.»

J’ai dit: «Oh! Chérie, je n’ai rien fait.»

Elle a dit: «Oh! Que ton coeur soit béni.» Elle m’a tapoté dans le dos. L’infirmière s’est retournée, elle est sortie en pleurant.

Elle a dit: «Bill, j’aimerais te dire certaines choses.» Elle a dit: «Je m’en vais.» Elle a dit: «Ne pleure pas.»

J’ai dit: «Ça va.»

Elle a dit: «Ne laisse pas mes enfants errer çà et là.» Elle a dit: «Et des choses que je dois te confesser.»

J’ai dit: «C’est quoi?»

Elle a dit: «Te rappelles-tu une fois, a-t-elle dit, tu allais à la pêche, et–et je t’ai appelé, et ce soir-là, nous allions à Fort Wayne pour une réunion?»

J’ai dit: «Oui.»

Elle a dit: «Tu es allé m’acheter des bas.»

J’ai dit: «Oui, je m’en souviens.»

Elle a dit: «Ce n’était pas le bon genre de bas, chéri. Ce n’était pas convenable.»

59 Eh bien, ce qui était arrivé, c’est que je–je pêchais. Je suis rentré à la maison et nous devions aller à Fort Wayne. J’allais prêcher ce soir-là à Fort Wayne. Son père habitait à Fort Wayne. J’allais donc prêcher là, et elle... Vous–vous... Il y a deux différentes sortes de–de–de bas de femmes qu’on achète. L’une est appelée une... que quelqu’un donne son nom. Est-ce–est-ce moussel–mousseline de soie? C’est exact. Et quelle est l’autre sorte? Rayonne? Ça... Est-ce Raymond ou Raymond? Rayonne? Quelle est la meilleure? Mousseline de soie. Eh bien, cela coûtait une soixantaine de cents à l’époque. Elle se baignait, et elle a dit: «Billy, fais un saut chez–chez Penney’s et achète-moi des–des bas.»

Et j’ai dit: «Ça va.» Et je descendais la rue. Et elle avait dit... Or, rappelez-vous, je ne connaissais rien sur les habits des femmes. Et elle a dit: «Achète-moi la mousseline de soie.» Je descendais la rue, répétant: «Mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie.»

Quelqu’un disait: «Salut, Frère Branham.»

Je disais: «Salut!» «Mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie, mousseline de soie.»

Et j’ai rencontré Orville Spawn là-bas, et il–il a dit: «Billy, les perches mordent dans le...?... à peu près cette taille...»

J’ai dit: «Oh! la la!» Je me suis mis à lui parler, et j’ai oublié ce qu’elle m’avait dit.

60 Eh bien, je–je ne suis plus allé chez Penney’s, car je ne connaissais personne là-bas. Mais j’avais une petite amie du nom de Thelma Ford, elle fréquentait mon église. Elle travaillait dans un bazar, et je savais qu’on en vendait là-bas. Je suis allé là, Thelma s’est avancée et elle a dit: «Que veux-tu, Billy?»

J’ai dit: «Je cherche des chaussettes pour Hope.»

Elle a dit: «Eh bien, Hope ne porte pas des chaussettes.»

J’ai dit: «Bien sûr que oui.»

Elle a dit: «Elle porte des bas.»

J’ai dit: «C’est exact. C’est exact.» Je me suis dit: «Oh! Déjà, j’ai fait montre de mon ignorance.» Et j’ai dit...

Elle a dit: «Quel genre veux-tu?»

Et j’ai dit: «Quel genre avez-vous?»

Elle a dit: «J’ai mousseline de soie et–et ray...» C’est le... rayonne le moins cher? Elle a dit: «J’ai rayonne.»

J’ai dit: «C’est ce que je veux. C’est ce que je veux.»

Elle a dit: «Hope vouloir rayonne?» Je... Tout cela semblait identique, rayonne, mousseline de soie. Je ne savais pas faire la différence. Elle a dit...

«Oui.» Et–et alors, elle m’a donné... Elle a pris cela, elle a mis cela dans un sachet.

J’ai dit: «Je veux le style en vogue.» Vous savez, cette griffe, ça a quelque chose derrière, vous savez, ce... Je ne sais pas, vous savez. J’ai dit: «Le bon en vogue.» Et–et alors... Oh! La mode, la bonne mode, c’est ce que c’était. J’ai dit: «C’est ce genre-là que je–que je veux.»

Elle m’a apprêté cela. Elle les a mis dans un sachet. Et ça ne coûtait que vingt-neuf cents.»

Et j’ai dit: «Eh bien, donnez-m’en deux paires.»

Elle a dit: «En es-tu sûr?»

J’ai dit: «C’est ce qu’elle voulait.»

61        Et alors, je suis retourné et je... Evidemment, vous savez comment, vous les hommes, vous vous vantez devant vos femmes. Et j’ai dit: «Regarde ça.» J’ai dit: «Je suis fils d’Abraham. Je suis un petit Yiddish. Toi, tu traverses la rivière pour faire tes achats, moi, j’achète deux paires de bas au prix auquel toi, tu peux payer une seule, et il me reste de l’argent.» J’ai dit: «Juste... Je suis fils d’Abraham. Je sais comment m’y prendre. Vois-tu?» Vous savez, continuant comme cela. Et, que Dieu bénisse son coeur. Elle est dans sa tombe ce soir, et probablement c’est recouvert de neige. Mais elle n’est pas tout à fait là. Je me souviens toujours d’elle. C’est vrai. Et elle s’en est allée.

Et là, quand elle a dit qu’elle n’avait pas... J’ai trouvé drôle qu’une fois arrivée à Fort Wayne, elle a voulu une autre paire de bas. Mais elle était assez dame pour ne pas dire cela.

Et elle m’en a parlé, elle a dit: «Billy, je les ai donnés à ta maman. C’était pour une femme plus avancée en âge que moi.»

Et j’ai dit: «Bien, que Dieu te bénisse, chérie. Je ne savais pas cela.» J’ai dit: «C’était en ordre.»

62        Elle a dit: «Te souviens-tu quand tu voulais tellement aller à la chasse, et nous étions à Louisville? Tu as vu cette petite carabine calibre 22 que tu voulais? Et cela coûtait trois dollars et quelques d’acompte, et tu n’avais pas d’argent pour payer cela? Il y a de cela environ deux ans?»

J’ai dit: «Oui, je m’en souviens.»

Elle a dit: «Bill, j’avais toujours voulu t’acheter ce fusil-là.» Elle a dit: «Je ne serai pas avec toi d’ici quelques minutes. Mais, a-t-elle dit, à ton retour à la maison, regarde au chevet du vieux lit pliable, sous ce papier-là, j’épargnais des sous pour acheter le fusil.» Elle a dit: «Veux-tu me promettre que tu l’achèteras?»

Oh! la la! Quand je suis rentré à la maison et que j’ai trouvé ces deux dollars et quelques placés là en dessous, j’ai failli me tuer. J’ai dit: «Assurément. Mais, ai-je dit, chérie, tu ne t’en iras pas.»

Elle a dit: «Je - je déteste te quitter. Mais, a-t-elle dit, il faut que je parte.» Elle a dit: «Je ne m’en fais pas.» Elle a dit: «C’est en ordre.» Elle a dit: «Eh bien, autre chose que je vais te demander: Ne reste pas célibataire.»

J’ai dit: «Oh! oh! Ne me demande pas ça.»

Elle a dit: «Promets-le-moi. Promets-moi que tu–que tu ne resteras pas célibataire, que mes enfants auront un foyer où aller, et qu’ils ne seront pas trimbalés partout.»

J’ai dit: «Chérie, ça, je–je ne peux pas faire.»

Elle a dit: «Promets-le-moi, vas-tu le faire?» Elle a dit: «Je–je–je pourrais aller un peu plus aisément.»

Et elle ne s’en souciait plus, pas plus que vous vous souciez de prendre un verre. Elle a dit: «Je - je... donc...» Elle a dit: «Je déteste vous quitter, toi et les enfants, mais, a-t-elle dit, oh! Bill, c’est si merveilleux d’aller comme ceci.»

Et j’ai dit: «Eh bien, je ferai de mon mieux.»

63 Et elle a dit: «Autre chose, a-t-elle dit, tu sais pourquoi je pars, n’est-ce pas? Oh! C’est ce qui fait mal.» Elle a dit: «Si je n’avais pas écouté maman et...?... écoutais...» Elle a dit: «Ça aurait été différent, n’est-ce pas?»

J’ai dit: «C’est vrai, chérie.» J’ai dit: «Oh! Que ferai-je donc?»

Elle a dit: «Fais ceci. N’aie pas honte de cette religion du Saint-Esprit.» Elle a dit: «C’est la chose la plus glorieuse au monde pour laquelle mourir.» Elle a dit: «Reste et prêche tant que...» Elle a dit: «Promets-moi que tu iras droit dans les champs de mission, là où nous étions censés aller.» Et elle a dit: «Promets-moi que tu feras tout ton possible. Elle a dit: «Dis à tout le monde que c’est glorieux lorsqu’on est prêt à quitter ici. C’est merveilleux.»

Et j’ai dit: «Ô chérie, c’est si agréable de te voir partir comme cela.»

Et elle a dit... Je–j’ai dit: «Où veux-tu que je t’enterre?»

Elle a dit: «Amène-moi sur la colline.»

J’ai dit: «Je t’amènerai vers le Walnut Ridge, et je vais–je vais t’enterrer là à la colline, ton corps.» Et j’ai dit: «Chérie, je te le promets, je vais aller, si Dieu ne... m’épargne la vie, j’irai directement dans le champ de travail, et je n’arrêterai point jusqu’à ce que la dernière goutte de mon sang, ou la vie, ait quitté mon corps, pour faire, ou chercher à faire expiation.»

Et j’ai dit: «Je ferai tout mon possible pour mener une bonne vie ; j’agirai correctement.» Et j’ai dit: «Regarde.»

Elle a dit: «Au revoir.»

Et j’ai dit: «Tu t’en vas?» J’ai dit: «Regarde, en ce matin-là, ai-je dit, nous pourrons alors nous rassembler, ai-je dit, si... En ce matin-là, j’aimerais que tu ailles du côté est de la porte, ai-je dit, j’aimerais que tu te tiennes là. Et quand...?... Ça sera terrible ici sur terre.» J’ai dit: «Si–si je meurs avant Sa Venue, je m’endormirai là.» J’ai dit: «Nous nous retrouverons. Et si je suis quelque part dans le champ de travail et que je sois enlevé, ai-je dit, va là et attends les enfants, tiens-toi là à côté de la porte. Et alors, quand tu verras Abraham, Isaac, Jacob entrer, mets-toi à crier: ‘Bill, Bill, de toutes tes forces.» J’ai dit: «Je te répondrai là.»

Elle a levé ses faibles mains, je l’ai embrassée en guise d’au revoir. C’était mon dernier rendez-vous avec elle. Je suis en route. C’est vrai. Un jour, un jour, je m’en irai.

64        Après que nous l’avons amenée à la chambre mortuaire, je suis rentré à la maison. Je ne pouvais trouver satisfaction nulle part. Je suis allé chez maman. Donc, je... Oh! J’ai pleuré. Je suis rentré à la maison. Et on m’a dit, maman a dit: «Reste ici.»

J’ai dit: «Non, je rentre chez moi.» Nous n’avions pas de meubles, mais ce qu’on avait nous appartenait. Ainsi donc, je suis rentré chez moi pour me coucher. Et juste à ce moment-là, frère Franck Broy est arrivé, il a dit: «Billy, je déteste t’annoncer quelque chose, fils.»

J’ai dit: «Eh bien, j’étais là même tout à l’heure.»

Il a dit: «Ce n’est pas ça. Ton enfant se meurt aussi.»

J’ai dit: «Ce n’est pas possible.»

Il a dit: «Si, c’est possible.»

Il m’a amené à l’hôpital voir ma petite Sharon, ma fillette. Je ne pouvais pas l’appeler... Je voulais lui donner un nom biblique. J’ai appelé mon petit garçon du nom de Billy Paul en mon honneur et à l’honneur de saint Paul. Et alors, je voulais donner à cette enfant un nom biblique. Je ne pouvais pas l’appeler la Rose de Sharon, j’ai donc simplement dit: Sharon Rose.

65        Alors, je suis allé à l’hôpital, et le médecin m’a rencontré. Il a dit: «Billy, elle se meurt. N’y entre pas.»

Je me suis tenu là jusqu’après que l’infirmière fut rentrée. J’ai couru là en bas ; et je suis allé là où elle était. Je l’ai regardée. Et la petite créature était étendue là... Je n’oublierai jamais. Elle n’avait que huit mois.

Et je me rappelle, je revenais à la maison, je... Elle s’asseyait dans la cour, et je klaxonnais comme cela, en prenant le virage, et elle faisait: «Goo, goo, goo», étendant simplement... J’aimais bien ces petits enfants.

Elle souffrait si atrocement que l’une de ces petites jambes grasses montait et descendait sous l’effet des spasmes. Et on dirait qu’elle faisait signe de sa petite main. Je l’ai regardée et j’ai dit: «Sherry, ma chouette, tu reconnais papa?» Et j’essayais de me fortifier. Et j’ai dit: «Tu reconnais papa, ma chouette?» Et ses petites lèvres se sont mises à trembler. Et quand elle m’a regardé, elle souffrait tellement que ses petits yeux étaient devenus louches.

Oh! la la! Quand j’ai vu ces tendres yeux bleus d’enfant loucher... [Espace vide sur la bande–N.D.E.]

66        Je ne le savais pas alors, mais je comprends maintenant. Il n’y a jamais eu un enfant aux yeux louches qui passe dans la ligne sans me rappeler cela. Il n’y en a jamais eu un seul qui passe par l’estrade sans être aussi guéri. Je ne savais pas que le brisement était destiné à produire cela. Mais je n’y avais jamais pensé avant de voir cela.

Ce petit oeil louchait, elle souffrait si atrocement. Alors, je me suis agenouillé. J’ai dit: «Ô Jésus, s’il Te plaît, ô Dieu. Je regrette ce que je fais.» J’ai dit: «Ne me la retire pas. Je l’aime, Seigneur, de tout mon coeur. S’il Te plaît, ô Dieu.»

On dirait qu’un grand rideau sombre était tombé. J’ai su qu’elle était partie. Je me suis relevé, j’ai placé ma main sur sa tête. J’ai dit: «Que Dieu te bénisse, ma chérie, mon petit et doux ange. Je vais te placer dans les bras de maman, et l’ange viendra te ramener à la maison dans quelques minutes. Mais un jour, papa te verra.»

J’ai relevé la tête, et j’ai dit: «Ô Dieu, Tu as donné et Tu as ôté. Je ne sais pourquoi Tu me tues.» J’ai dit: «Même si Tu peux me tuer, je vais Te faire confiance comme Job autrefois. Je vais croire en Toi.» Et j’ai dit: «Je... D’une façon ou d’une autre, Tu me brises le coeur. Je ne sais comment je vais subsister davantage. Mais, ai-je dit, ô Dieu, je Te confie sa petite âme. Reçois-la, Seigneur Jésus. Place-la sur l’autel à côté de maman. Et un jour, accorde-moi d’aller les voir.»

Et quand j’ai dit cela, les anges de Dieu sont doucement descendus et ont emporté son petit souffle, ils l’ont amenée rester auprès de maman. Je l’ai placée dans... la maman, je les ai ensevelies.

67        Quand je me tenais là, frère Smith, un ami à moi, un prédicateur méthodiste, a pris quelques mottes de terre dans sa main, il s’est avancé là, et je me tenais là ; il a fait passer son bras autour de moi, il a dit: «Billy, ressaisis-toi, mon garçon chéri.»

J’ai dit: «Oh! Frère Smith, mon âme est... Oh! Je ne sais que faire.» Et je l’ai entendu dire, avec ces petites mottes de terre qui tombaient sur le petit cercueil, il a dit: «Tu es poussière, tu retourneras à la poussière.»

Je me suis dit: «Ô Dieu, que puis-je faire?»

On dirait que le vent soufflait dans les pins, on dirait que j’entendais un cantique disant:

Il y a un pays au-delà de la rivière,

Que nous appelons le doux au-delà,

Et nous atteignons ce rivage

Uniquement par la décision de la foi.

Un à un, nous gagnons le portail,

Pour demeurer là avec les immortels,

Un jour, les cloches d’or sonneront pour toi et pour moi.

Je me suis détourné de la tombe, le coeur brisé, je suis rentré à la maison ; je n’arrivais pas à me reposer. Des jours passaient. Je pouvais perdre ma femme, mais ce... Oh! la la! Cette enfant était le délice de mon coeur. Je ne savais que faire, la douce petite fille...

Et alors, je me suis dit: «Oh! Que ferai-je maintenant sans tarder?»

68        Un jour, j’allais... Je travaillais pour le service public. Je suis monté à un poteau tôt le matin pour relever le compteur du poteau. Je me tenais là, et je chantais:

«Sur une colline lointaine, se tenait une vieille croix rugueuse...»

J’allais... Il m’est arrivé de regarder et, au moment où le soleil se levait, comme j’étais suspendu là sur ce poteau en train de travailler sur ces traverses. J’ai regardé de côté, et on dirait que mon visage, en bougeant sur ce... On dirait une croix là-bas. Et je me suis dit: «Ô Christ de Dieu! Oui, c’étaient mes péchés qui T’avaient cloué là-bas. Je regrette ce que j’ai fait.» Oh! J’ai dit: «Ô Dieu, comment as-Tu donc pu supporter une personne comme moi? Tu m’as brisé le coeur, Tu m’as terrassé. Mais que puis-je faire?»

Et j’étais devenu très nerveux. Je portais une paire de gants en caoutchouc. Beaucoup parmi vous les techniciens des lignes savent...?... Deux mille trois cents volts passaient juste à côté de moi, traversant la ligne principale. Et je me suis dit: «Regarde ça. Je peux poser ma main sur cette ligne principale. D’ici une minute, je serai avec Sharon.» J’ai enlevé mon gant. J’ai dit: «Ô Dieu, j’ai perdu la tête, ou quelque chose comme cela.» J’ai dit: «Sherry, mon chou, je n’arrive pas à supporter cela davantage. Papa rentre à la maison auprès de toi.»

J’ai dit: «Regarde ce...» Deux mille trois cents passaient là, ça vous briserait chaque os de votre corps, l’électricité. J’ai dit: «Notre Père qui es aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié.» Et, tout à coup, vous savez, j’étais assis par terre. Je ne sais pas.

69        Je crois que si ce don n’avait pas été ordonné d’avance, ça aurait été la fin pour votre frère Branham là même. Mais Dieu avait quelque chose d’autre à faire. Il a dû briser ce coeur et Lui faire savoir, me faire savoir que c’est Lui qui domine et règne.

Je suis rentré à la maison. Je n’arrivais pas à supporter cela, je n’arrivais pas à travailler. Je suis allé chez maman, et maman a dit: «Mon chéri, entre. Laisse-moi–laisse-moi te calmer.»

J’ai dit: «Je rentre chez moi.» Et je suis rentré chez moi. Il faisait un temps plutôt frais. J’ai pris le courrier dans la boîte aux lettres. Et je suis parti là. Et je cherchais à me ressaisir. Nous n’avions pas grand-chose chez nous à la maison. J’avais un vieux lit placé là derrière.

Mais elle a habité là avec moi. Nous avons été ensemble, cela constituait notre–notre foyer. Et cela... Peu importe combien c’était modeste, ça nous appartenait, à elle et à moi. Et c’était pour nous. Et le tout ne valait pas trois dollars, les meubles. Mais cela nous avait appartenu, à elle et à moi. Ça valait autant que ceux de bons foyers qu’il y a au monde, car c’était à nous.

Alors, je suis retourné là dans la cuisine, un gel froid traversait la pièce. Je n’oublierai jamais, j’ai ouvert le courrier. Le premier courrier que j’ai ouvert, il était mentionné dessus: «Mademoiselle Sharon Rose Branham.» C’était sa petite épargne de Noël. Le banquier savait qu’elle ne retirerait jamais cela, alors... Un dollar et quatre-vingt cents. Il me l’a envoyée. Oh! Je ne pouvais simplement pas supporter cela. Je me suis effondré et je me suis mis à pleurer. La nuit tombait. Je me suis agenouillé sur le pavement. Et je me suis mis à pleurer et à prier. Et je... Oh! Quelle heure! C’est à peine que je pouvais supporter cela.

70        Je me suis endormi, étendu là. J’ai eu un songe. Je pensais être à l’ouest. Et quand j’étais à l’ouest, je parcourais la prairie, en sifflotant ce cantique:

La roue du wagon est cassée,

Un écriteau est accroché à la ferme: «A vendre.»

Je sifflotais comme cela, et j’ai vu un vieux chariot de prairie avec une roue cassée. Et à côté de ce char était une jeune fille, blonde, la plus belle, aux jolis yeux bleus étincelants, habillée en blanc. Et je portais mon chapeau... mon chapeau. Je suis passé à côté et j’ai dit: «Salut, mademoiselle», et j’ai remis mon chapeau comme cela.

Et elle a dit: «Salut, papa.»

Et je me suis retourné et j’ai dit: «Papa?»

Elle a dit: «Bien sûr.»

J’ai dit: «Eh bien, jeune dame, je vous demande pardon.» J’ai dit: «Je - je... Vous avez mon âge. Comment puis-je être papa?»

Elle a dit: «Papa, ne me reconnais-tu pas?»

Et j’ai dit: «Non, madame. Je crains que non.»

Elle a dit: «Tu ne sais simplement pas où tu es, papa.»

Et j’ai dit: «Eh bien, je... Que veux-tu dire?»

Elle a dit: «Où est Billy Paul?» C’est son jeune frère.

Et j’ai dit: «je–je... Qu’est-ce?»

Elle a dit: «Papa, sur la terre, j’étais ta petite Sharon.»

J’ai dit: «Sharon? Mon bébé?»

Elle a dit: «Oui, papa.» Elle a dit: «Souviens-toi, ici, nous sommes immortels. Quand nous venons ici, nous ne sommes plus des petits enfants. Nous avons tous le même âge.»

Et j’ai dit: «Ô chérie! Est-ce toi Sharon?» Elle a dit... J’ai dit: «Où est maman?»

Elle a dit: «Elle est là à ta... la nouvelle maison.»

J’ai dit: «Une maison?»

Elle a dit: «Ouais.»

J’ai dit: «Eh bien, chérie, quelque chose ne marche pas ici.» J’ai dit: «Les Branham n’ont jamais eu de maisons. Nous sommes plus du genre vagabonds.» J’ai dit ceci: «Nous–nous n’avons pas de maison.»

Elle a dit: «Mais, papa, tu en as une ici en haut.» Je me suis retourné à droite, il y avait une très grande belle maison. Il y avait des lumières qui brillaient partout.

Elle a dit: «Maman t’attend. Je vais attendre Billy ici.»

J’ai dit: «Très bien, chérie.» J’ai détalé à toute vitesse, mon chapeau en main. J’ai directement couru jusqu’aux marches. Quand je suis arrivé là... Hope avait l’habitude de venir à ma rencontre avec des bras tendus. J’ai gravi les marches à toute vitesse. J’ai atteint la marche supérieure, elle s’est avancée, vêtue de blanc, les cheveux noirs retombant. Elle est venue en courant vers moi, elle a levé les bras. J’ai couru vers elle, j’ai jeté mon chapeau par terre, je me suis simplement agenouillé à côté d’elle. Elle a placé sa main sur ma tête. Elle a dit: «Bill, de quoi t’inquiètes-tu, chéri?»

J’ai dit: «Hope, je n’arrive plus à supporter cela.» J’ai dit: «J’ai vu... Est-ce Sharon Rose qui est là?»

Elle a dit: «Oui, Bill.» Elle a dit: «De quoi t’inquiètes-tu? T’inquiètes-tu à mon sujet et au sujet de Sharon?»

Et j’ai dit: «Chérie, je–je n’arrive simplement pas à supporter cela. Je...»

Elle a dit: «Cesse de t’inquiéter.» Elle a dit: «Ne t’inquiète pas, nous sommes de loin mieux que toi.»

Et j’ai dit: «C’est peut-être vrai. Mais, ai-je dit, Hope, n’est-elle pas une belle femme? Ne sommes-nous pas fiers d’elle?»

Elle a dit: «Bien sûr que oui.» Elle a dit: «N’es-tu pas fatigué?»

J’ai dit: «Chérie, je viens de prêcher et de prier pour les malades pendant très longtemps.» Et c’est ainsi, je le sais, que je partirai. Cela a dû arriver, cela n’est pas encore arrivé. J’ai dit: «Je viens de prêcher et de prier pour les malades au point que je suis tellement fatigué que j’arrive à peine à me tenir debout.»

Elle a dit: «Ne veux-tu pas t’asseoir?»

J’ai regardé, il y avait un très grand fauteuil Morris placé là. Je l’ai regardée, et elle m’a regardé en retour. Elle a dit: «Je sais à quoi tu penses.» Ici sur terre, une fois, je... nous avions trois de ces vieux fauteuils, ou deux vieux fauteuils à la maison. Et...

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